- simulation de la dispersion des particules fines à Cannes
d’un des nombreux navires de croisières (3000 passagers plus l’équipage)
qui viennent mouiller dans la rade… 

Les émissions de polluants associées aux activités maritimes impactent en premier lieu la proximité des ports, mais ont également des conséquences sur la qualité de l’air et le climat à grande échelle. Des actions sont mises en place progressivement. Depuis 2020, la réglementation internationale impose d’utiliser un carburant à basse teneur en soufre. Cette action a permis de réduire la formation de particules secondaires et apporte une amélioration de la qualité de l’air à l’échelle du bassin méditerranéen. D’autres solutions sont travaillées comme le branchement électrique à quai, le gaz naturel liquéfié, le filtre à particules…

Les nouvelles connaissances acquises par AtmoSud et ses partenaires académiques permettent d’améliorer l’accompagnement des acteurs du monde maritime et portuaire engagés à réduire leurs impacts sur la qualité de l’air et le climat. Les autorités portuaires, les compagnies maritimes méditerranéennes, les experts de la pollution atmosphérique, les services de l’État, les associations de citoyens et les acteurs territoriaux se réunissent régulièrement depuis 2017, première Journée Méditerranéenne de l’Air - les Ports, à Marseille afin d’échanger sur les actions mises en place pour améliorer la qualité de l’air et le climat.

Les nouvelles connaissances scientifiques portent sur la composition chimique détaillée des panaches des navires, la caractérisation des zones impactées dans les villes-ports et la qualité de l’air dans les ports Corse. Ainsi les principaux polluants émis par les navires sont : 

• les particules ultrafines, si petites qu’elles pénètrent en profondeur dans l’appareil respiratoire et peuvent se retrouver dans le sang, causant des dommages de l’appareil respiratoire & cardio-vasculaire ;
• les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques issus de la combustion du fioul lourd, couramment utilisé ;
• les métaux lourds, présents sur les particules en suspension, véritables « traceurs » de
• l’activité maritime ;
• les Composés Organiques volatils, moins réactifs que ceux émis par les véhicules terrestres, ils contribuent néanmoins à la formation de particules secondaires ;
• les panaches des navires se composent également de carbone suie, d’oxydes d’azote, d’oxydes de soufre ainsi que de gaz à effet de serre tel que le CO2 .

Le nombre de particules émises par les navires est une des principales problématiques identifiées dans le cadre des études menées sur les ports de la région. L’étude basée sur la mesure de 97 panaches dans le port de Marseille a montré que la combustion de carburant dans les moteurs des navires émettait un nombre de particules de l’ordre de 10 000 fois plus important que la plupart des véhicules essences. La différence est due à la nature du carburant, moins raffiné pour les navires, et à l’efficacité des systèmes de dépollution tels que les filtres à particules rendus obligatoires sur les véhicules terrestres diesel depuis 2011.

En 2022, la compagnie La Méridionale a adapté ce système de dépollution sur les cheminées d’un de ces navires, une première mondiale dans le monde du maritime. Cet équipement permet de réduire de plus de 99% les émissions de particules du navire. C’est le signe d’une bonne volonté et aussi d’une prise de conscience des enjeux à courts terme et à long terme aussi.

- autres traces visibles de la pollution liée
aux carburants maritimes, rochers La Bocca -