Arts et Culture. Fin de partie...

Le Inside Out Centre for the Arts deJohannesburg s’ouvrira, le 28 mars prochain, avec l’exposition « End of the Game ». Fondé par l’artiste-photographe de renommée internationale Roger Ballen, le Centre sert un double objectif. Il est à la fois un espace d’exposition d’art et un centre éducatif. Il présentera des expositions qui explorent des questions liées au continent africain d’un point de vue purement esthétique et psychologique. Le Inside Out Centre animera également un programme dynamique de conférences éducatives, de tables rondes, de masterclasses et de présentations autour de l’exposition en cours, ainsi que des sujets liés aux arts et à la culture.




Utilisant photographies documentaires, objets anciens et extraits de films ainsi que les photographies et installations de Ballen, l'exposition met en évidence l’importance historique et constate la responsabilité de cet « Âge d'Or » des expéditions de chasse africaines menées par les colonialistes. Une mode à laquelle ont participé des personnalité commencé Churchill, Théodore Roosevelt, le Roi Edward VIII et Hemingway... 

L’exposition dresse une chronique de la chasse effrénée qui a entraîné la dévastation écologique à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui. Le braconnage demeure une menace importante pour de nombreuses espèces africaines, notamment les éléphants, les rhinocéros et les grands félins. D’après le Fonds Mondial pour la Nature, il est estimé qu’au cours de ces dernières années, 20 000 éléphants ont été tués chaque année pour leur ivoire, et que 1 000 rhinocéros ont été abattus en 2020 rien qu’en Afrique du Sud. Des pays comme l’Afrique du Sud, la Namibie, le Zimbabwe et la Tanzanie continuent d’attirer des chasseurs de trophées internationaux malgré les inquiétudes liées au bien-être des animaux, à la durabilité et aux questions éthiques associées à cette pratique. Le commerce illégal d’animaux sauvages se poursuit toujours.

Depuis le début de la carrière artistique de Ballen, l’animal est un symbole important dans son travail. Les œuvres d’art présentées dans End of the Game sont issues de différentes séries réalisées à partir du milieu des années 80 et font appel à la photographie, à l’installation, à la peinture, et au dessin.

Des portraits d’hommes armés ont été sélectionnés parmi l’une des premières séries photographiques de Ballen prise dans la campagne sud-africaine et intitulée Platteland: Images de l’Afrique du Sud Rurale (1994). Quelques années après avoir terminé cette série, Ballen a commencé à photographier les abords de Johannesburg. La disparition du sujet humain, l’émergence de l’animal sous diverses formes et la présence de figures linéaires et de dessins caractérisent ses séries ultérieures, dont la plupart a été publiée sous forme de livres. L’exposition comprend certaines des photographies en couleur les plus récentes de l’artiste (à partir de 2017), marquant son passage à la couleur après 50 ans de travail exclusivement en noir et blanc.

Au cours de la dernière décennie, Ballen a créé des installations pour accompagner ses photographies dans diverses expositions. La plupart de ces installations sont réalisées à partir d’objets trouvés, recueillis par l’artiste au cours des 40 dernières années. Dans cette exposition, les photographies et les œuvres d’art tridimensionnelles enrichissent l’expérience de ce qui est à présent considéré comme le style distinctif de Ballen.

Ensemble, ces pièces explorent la relation complexe entre l’homme et l’animal à travers l’esthétique de l’artiste. « L’un des principaux défis de ma carrière a été de déceler l’animal dans l’être humain et l’être humain dans l’animal, » explique Ballen, « et les pièces que je photographie représentent la relation conflictuelle entre la civilisation et la nature, où les contraires s’attirent et se brisent dans un monde construit non sur la logique, mais sur l’irrationalité. Délires, mirages, rêves et cauchemars cohabitent et ne peuvent être catégorisés comme lumière ou comme obscurité. »