Économie et écologie : la quadrature du cercle ?

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Pour Philippe Buerch, il faudrait arrêter d’opposer ce qui semble bien être des contraires dans l’esprit de beaucoup d’entre nous...



 - On n'a pas de planète de rechange !


« Le 5 mars 2023, après quinze ans de négociation, 51 pays membres des Nations Unies se sont enfin mis d'accord pour protéger la haute mer internationale. Quinze ans pour comprendre que rien ne sert de protéger ses côtes et ses rivages si on ne se préoccupe pas du bien commun de notre planète bleue. Quinze ans aussi pour comprendre que si nous n’agissons pas rapidement et collectivement, notre planète est condamnée.

Cette avancée fait également suite à l’accord de la COP15 pour la protection de la biodiversité en décembre dernier. Nul doute que le sommet des océans qui sera porté par la France en 2025, et dont Nice sera la vitrine, sera aussi l’occasion d’amplifier la portée de ce message.

En effet, tout laisse espérer que nous assistons à une prise de conscience majeure sur tous les continents. Cette évolution, qui semble pour le moment a priori universelle, était essentielle. Pas seulement pour notre planète mais aussi pour notre modèle de croissance et donc pour nos activités économiques. La confiance étant un facteur clé de l’économie, cette action des acteurs publics en faveur de l’écologie ne peut que la renforcer.

Elle amène surtout à penser qu’il est vraiment temps de changer de paradigme et de cesser d’opposer ces deux notions. Car la prise conscience doit aussi être là : l'économie n'est pas l'ennemie de l'écologie. Bien au contraire. Oui, le libéralisme a tout intérêt que la planète se porte bien. Et la planète a intérêt que le libéralisme existe pour elle ! Car ce n’est pas le stakhanovisme qui la sauvera !

L'avantage du libéralisme contrairement à d'autres régimes, c'est sa capacité à s'adapter, c'est son agilité, c'est son ouverture. Le monde des affaires a compris depuis longtemps que c’est par l’investissement que nous arriverons à accompagner ces mutations essentielles aux défis de notre temps. C’est donc désormais aux leaders d'opinions écologiques de faire leur mutation idéologique: en reconnaissant que le libéralisme et le capitalisme sont des doctrines indispensables si nous souhaitons réussir à sauver notre planète. Non, la décroissance n’est pas une option viable !

Il est tout simplement temps de bâtir ensemble une nouvelle ère. Il est temps de rendre concret la croissance verte et de la propager auprès de chacun sous un prisme positif. Pour cela, nous devons mettre en place les leviers indispensables à un meilleur financement de notre transition écologique et surtout permettre aux français d'investir dans des placements identifiés comme étant au service de notre écologie. Pour tous les Français, quels que soient les revenus et quelles que soient les catégories sociales.

Nous devons aussi bâtir les synergies entre investissement public local et investissement privé afin que chaque décideur ait la capacité de participer aux futures opportunités de son territoire sans négliger, ni ses intérêts, ni l’environnement.

C’est avec de telles mesures que nous arriverons à donner le souffle nécessaire à ce nouveau modèle sur lequel la France peut prendre le leadership international et conserver ainsi cette voix différenciante qui compte autant dans le monde. »