Alpes-Maritimes. La sécheresse, avant l’heure, c’est plus l’heure…
Le climat change, même les plus sceptiques le constatent. Nous nous acheminons ainsi vers un climat tel celui de l’Afrique du Nord, avec des coups de chaleur, une augmentation globale des température et des pluies soudaines et violentes, incapables de remplir les retenues d’eau et les nappes phréatiques. Les départements du Sud sont particulièrement à risque, d’autant que leur population double voir triple plusieurs mois par an ? A prendre en compte aussi les golfs et le nombre invraisemblable de piscines privées. Quant à la consommation moyenne par habitant est élevée, confort oblige, et aurait plutôt tendance à augmenter.
- gazon maudit... l'herbe synthétique comme ersatz ?
Après une année 2022 marquée par une sécheresse exceptionnelle, la pluviométrie sur le département des Alpes-Maritimes durant la période de recharge comprise entre septembre 2022 et mars 2023, est de nouveau déficitaire, de l’ordre de -30 % à -55 % par rapport à la moyenne. Le mois de février 2023 est particulièrement déficitaire (-87 %). En conséquence, les débits des cours d’eau et des nappes sont anormalement bas pour la saison, faisant apparaître des assecs avec une précocité d’environ 3 mois par rapport à la normale. Le manteau neigeux est déficitaire d’environ 60 % par rapport à la moyenne sur le département.
Ces éléments sont caractéristiques d’une tension importante sur la ressource en eau sur l’ensemble des Alpes-Maritimes. Face à cette situation préoccupante, et après consultation du comité dédié à la ressource en eau, Bernard Gonzalez, préfet des Alpes-Maritimes a décidé de placer l’ensemble du département au stade de l’alerte sécheresse, a minima jusqu’au 30 avril prochain.
Il est désormais interdit d’arroser en journée (entre 8 et 20 heures), de laver sa voiture ou son bateau (les stations professionnelles équipées de matériel haute pression et de système de recyclage d’eau restent autorisées),de laver les voiries, terrasses et façades à grande eau, de remplir les piscines privées est également interdit (à l’exception du premier remplissage à condition que le chantier ait démarré avant le déclenchement des premiers stades de restriction d’eau), en revanche leur mise à niveau reste autorisée.
Ces mesures de restriction d’eau, rappelées dans l’arrêté disponible sur www.alpes- maritimes.gouv.fr, s’appliquent à l’ensemble des usages, à l’exception des usages prioritaires liés à la santé, la salubrité et la sécurité civile. Les services de l’État procèdent à des contrôles réguliers, dont les suites peuvent être administratives ou judiciaires. Tout contrevenant aux mesures de restriction s’expose à une contravention de cinquième classe (1500 euros d’amende pour une personne physique, 6000 euros pour une personne morale).
Le préfet des Alpes-Maritimes appelle dès à présent les maralpins à un usage responsable de la ressource en eau pour éviter un durcissement des mesures de restrictions de l’usage de l’eau.
- Dans le même registre, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé que les eaux usées pourront désormais être réutilisées en France. Quid des piscines publiques qui doivent vidanger la totalité de leurs bassins 2 à 3 fois par an et qui doivent aussi, quotidiennement, faire un apport d’eau en fonction de la fréquentation constatée ?
- La Siagne... les crues soudaines ne suffisent pas à remplir
les nappes phréatiques...