Nice. Henri Matisse, un influenceur...

Catégorie Les Arts au soleil

Tom Wesselmann est de ces artistes qui avouent humblement avoir été inspirés par le maître. Le musée dédié à dernier met en évidence cette parenté.



- Tom Wesselmann, Great American Nude #1, 1961
© Estate of Tom Wesselmann / Adagp, Paris, 2023
Photo © Jeffrey Sturges -


Dans sa présentation, l’exposition s’attache à montrer Wesselmann à l’atelier, à comprendre sa technique élaborée du collage ou du dessin en volume qui attache toujours une grande importance à la question de l’échelle, des plus petits formats à de vastes réalisations. Elle réunit quatre grands ensembles significatifs qui témoignent de ce dialogue entre ce grand artiste pop américain et Henri Matisse : les collages, les Great American Nudes, les Steel Drawings et les Sunset Nudes. L’exposition a été conçue en collaboration avec l’Estate of Tom Wesselmann et avec le soutien de la Galerie Almine Rech ; commissaire ; Claudine Grammont, directrice du Musée Matisse Nice.

Avec la série des Great American Nudes des années 1960, Tom Wesselmann a transformé l’odalisque matissienne en icône pop. Par la suite, l’œuvre de Matisse reste pour lui une référence centrale dans sa recherche d’efficacité visuelle et de saturation de l’image. À travers une sélection de quarante et une œuvres, l’exposition « Tom Wesselmann. After Matisse » retrace cette admiration pour l’artiste qui s’exprime de multiples manières, de ses premiers collages en 1959, jusqu’à ses œuvres ultimes, avec les Sunset Nudes des années 2000. Elles témoignent de différents modes d’appropriation de l’œuvre de Matisse : travail d’après, citation directe ou plus structurellement, conception matissienne de la couleur et de la surface.

  • Lorsque Tom Wesselmann s’installe à New York en 1956, admis à la Cooper Union, Henri Matisse, mort en 1954, est toujours très présent sur la scène artistique américaine et son actualité vivace. S’il est difficile de préciser les premiers contacts que Wesselmann a pu avoir avec l’œuvre de l’artiste français, ils ont pu être nombreux tant au MoMA que dans les galeries. Comme d’autres artistes européens, l’œuvre de Matisse est alors largement diffusée à travers cartes postales et affiches en couleur. C’est cette vulgarisation qui intéresse Wesselmann, plus que les œuvres originales auxquelles il peut avoir accès. À ce moment clé de sa carrière, l’exemple de Matisse intervient comme une sorte de dérivatif à l’expressionnisme abstrait, dont il cherche à s’éloigner. « J’ai beaucoup appris de Matisse explique-t-il. Je me rappelle avoir passé des heures à étudier des reproductions de ses tableaux. Je voulais l’amener, dans des conversations imaginaires, à me dire pourquoi il avait exécuté chaque élément de la manière dont il l’avait fait. » (cité par John Rublowski, Pop art, New York, Basic Books, 1965).


TOM WESSELMANN
AFTER MATISSE
24 février - 29 mai 2023