Cannes. Un hippopotame sur La Croisette…

Des cartes postales d’un autre temps nous avez déjà montrer des éléphants, des chameaux et d’autre animaux sauvages défilant sur la promenade des Anglais cannoise… Mais , ça c’était avant, à une époque où la condition des animaux sauvages était le moindre de nos soucis.



- lionceau Cirque Muller, Martigues, janvier 2023 © One Voice -


Plus prés de nous, on constate qu’une institution comme le Marineland d’Antibes est loin de faire l’unanimité. On s’émeut, à juste titre, de la présence d’animaux qui ont besoin d’espace et comme nous, de liberté. Je me rappelle aussi, il y moins d’une dizaine d’année, que le cirque Zavatta promenait dans les rues de Cannes un lion mité en cage en faisant la promotion de son spectacle à grand renfort de sono. Pas la première fois qu’on voyait ce cirque s’installer prés du stade des Hespérides et exposer au public de tristes animaux vivant dans des conditions misérables… 

C’est l’association One Voice qui a appris l'installation du Cirque Muller/Zavatta à Cannes et qui joue le rôle de lanceur d’alerte. Selon elle, la mairie aurait imposé aux exploitants de ne pas exhiber les animaux dans les spectacles. Est-ce que ça voudrait dire que ces animaux devront rester dans leur camion ? Pour le moins bizarre alors que la loi exige que les animaux non domestiques soient sortis du camion plusieurs heures par jour et participent au spectacle. 

L’association en profite pour apporter quelques précisions. Ainsi, le Cirque Muller changerait de nom au gré du vent afin de s'installer partout où il se déplace, entretenant la confusion et rendant difficile toute opération de contrôle des services compétents. Il peut devenir - et la liste n'est pas exhaustive - Canadian Circus, 100% Cirque, 100% Humain - ce qui est risible tant ce cirque est basé sur l'exploitation des animaux.

One Voice déplore notamment que les animaux soient continuellement détenus dans des installations incapables de répondre à leurs besoins physiologiques les plus élémentaires, notamment s’agissant du cas de l’hippopotame Jumbo, animal amphibie, gardé dans des conditions totalement inadaptées. La liste des accusations est longue : conditions de détention des animaux non conformes, animaux en mauvais état sanitaire, absence de traçabilité des mouvements d’animaux, absence de tenue conforme des registres sanitaires, d’entrée et de sortie des animaux, non-conformité aux obligations d’identification et d’enregistrement, non-respect des autorisations de détention, d’ouverture et de présentation au public… 

On ne règle pas du jour au lendemain le sort de centaines d’animaux présents aujourd’hui dans les cirques en France. Cela réclame une préparation et des échanges pour appliquer efficacement les interdictions prévues par la loi. Depuis le vote de celle-ci en 2021, qui ne changera que peu de choses, le gouvernement reste sourd à toute demande d’anticipation et aucun décret d’application n’a encore été publié. Ceux qui en payent le prix fort sont, une fois de plus, les animaux. Espérons que leur sort sera évoqué au prochain Conseil municipal de Cannes prévu ce lundi 13 février. Souhaitons que la ville rejoigne celles qui excluent systématiquement de leur territoire ce genre de spectacle indigne.



- zoo de Londres, 1854 - autre temps, autre niveau de conscience...