Cannes. Images de guerre… explications de textes...

La journée du 16 novembre sera consacrée au décryptage des images de guerre dans le conflit russo-ukrainien. Elle rassemblera des chercheuses et des chercheurs de différents horizons disciplinaires. À partir d’études empiriques, elles et ils mettront en perspective les enjeux des images dans ce conflit, à l’heure du déploiement de la guerre et des récits journalistiques sur les réseaux sociaux numériques.


Dans la première partie de la journée, il s’agira de comprendre comment, sur ces réseaux ou des plateformes dédiées, se construit l’autorité politique des belligérants, se déploie leur critique satirique au moyen de mèmes viraux, s’élabore la mise en données visuelles de la guerre, et d’appréhender les défis que pose le contrôle militaire de la circulation des images en ligne. La seconde partie sera plus directement consacrée à la production du sens de la guerre, à ses constructions symboliques et imaginaires, et à l’évolution de la couverture médiatique du conflit. La journée se terminera avec une table ronde dédiée aux professionnels de l’information, à des journalistes qui ont été amenés à couvrir la guerre en Ukraine.

« De Thucydide en passant par Aron, toute une tradition de réflexion sur la stratégie a mis en évidence que les ressources militaires dans un conflit armé, aussi importantes soient-elles, ne suffisent pas à elles seules à emporter la victoire. 

La guerre, affirmait Aron dans sa relecture de Clausewitz, est un alliage insécable de violence et de représentation de la violence. Dans le fil de cette interprétation, la puissance des États dépend de leur capacité à contrôler l’élément moral de la guerre, à travers  le sens et les justifications qui en sont donnés, et à susciter ainsi  le consentement aux pertes, aux deuils et destructions matérielles.

La production, le traitement médiatique et la réception des images font ainsi partie des variables stratégiques qui conditionnent le succès des armes sur le théâtre d’opérations. La guerre en Ukraine, depuis l’invasion du territoire par les armées russes en 2022, invite à repenser l’évolution des dispositifs de propagande et de contrôle des représentations, à saisir dans quelle mesure la transformation des écosystèmes de l’information change les conditions de production de sens, modifie la circulation des représentations visuelles, et redéploie les imaginaires politiques du conflit. » 

Campus Georges Méliès
214 avenue Francis Tonner
06150 Cannes la Bocca