Air France. Un pas vers le carburant durable…

C’est quoi le carburant durable (SAF) ? Il peut être fabriquée à partir d'huiles de cuisson usagées, de déchets ou de résidus agricoles et forestiers. À l'avenir, des carburants d'aviation synthétiques durables seront également disponibles, élaborés à partir d'hydrogène et de carbone capturé dans l’atmosphère. Ils constituent l'un des leviers les plus prometteurs pour réduire les émissions de CO₂ de l'aviation de plus ou moins 80 % par rapport au carburant conventionnel et ne nécessitent aucune modification des moteurs.


- La capture directe de l'air (DAC) peut être une source de dioxyde de carbone
pour la production d'électrofuels - photo (c) PCA -


Pionnier dans l'utilisation du carburant d’aviation durable (SAF), le Groupe Air France-KLM  s’engage u peu plus en faveur d'un secteur aéronautique plus durable et franchit une étape décisive en signant une première série d'accords d'approvisionnement pour couvrir les besoins de ses compagnies pour les années à venir. Les accords signés prévoient la fourniture d'un volume total de 1,6 million de tonnes de carburant d’aviation durable entre 2023 et 2036, évitant ainsi l’émission de 4,7 millions de tonnes de CO₂ par rapport à l’utilisation de carburants fossiles, sur l’ensemble du cycle de vie.

La réduction de son impact environnemental vise à réduire ses émissions de CO₂ par passager/km de 30 % d'ici 2030 par rapport à 2019. Sa trajectoire de décarbonation passe par l’incorporation de 10 % de SAF d'ici 2030, mais également par le renouvellement de la flotte et l'éco-pilotage. Ainsi, ces contrats constituent une étape importante car ils représenteront environ 3 de ces 10 % d’incorporation.

En s'engageant dès maintenant sur des achats de carburants d’aviation durable, Air France-KLM soutient le développement de filières de production encore très faible (en 2021, la production de SAF représentait 0,01 % de la consommation mondiale de kérosène), ce qui se traduit par des prix 3 à 4 fois supérieurs à ceux du kérosène. 

Ces contrats significatifs d’approvisionnement sont essentiels dans le cadre de la trajectoire de décarbonation du Groupe. D’autres engagements environnementaux viendront s’y ajouter dans les années à venir (nouveaux contrats d’approvisionnement en SAF, R&D sur les e-carburants ou les hydrogènes, captage direct avant stockage du carbone dans l'air - la photo).

Cependant, l'objectif de zéro émission nette en 2050 ne pourra être atteint que si tous les acteurs publics et privés s'engagent ensemble à réussir cette transition. Ce soutien pourrait prendre la forme de mécanismes incitatifs, tels que ceux déjà en vigueur aux États-Unis, notamment dans l'État de Californie. « La décarbonation est le plus grand défi qui s’impose au transport aérien. Air France-KLM active tous les leviers disponibles pour réduire son impact environnemental », déclarait le DG Benjamin Smith. 

Air France-KLM incorpore déjà jusqu’à 1 % de SAF sur ses vols au départ de France et des Pays-Bas, afin notamment de se conformer à la législation française en vigueur depuis janvier 2022. Le groupe soutient également le développement d'une filière de production en France et aux Pays-Bas. En 2020, Air France a collaboré avec Airbus, Safran, Suez et Total pour favoriser l'émergence d'une filière de production de SAF en France. L’année suivante, Air France a effectué son premier vol long-courrier alimenté par du SAF produit en France, tandis que KLM a effectué le premier vol commercial au monde avec du carburant synthétique produit aux Pays-Bas.