République dominicaine. Un tourisme dominant…

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Lorsqu’en mars 1977 je débarquais à Porto Plata et découvrais ce pays, je ne pouvais me douter de son étonnante évolution économique, une évolution basée sur le tourisme, peu à peu devenu tourisme de masse, avec tous les excès qui l’accompagnent.


- Puerto Plata et le mont Isabel de Torres -

Après avoir sillonné tout l’hiver les Bahamas avec John sur son ketch de 13 mètres en bois, nous avons découvert les Îles discrètes de Turks and Caicos, petit paradis pour la plongée. Pas vraiment besoin de bouteilles pour être ébloui par la richesse de sa biodiversité sous-marine… un masque, une paire de palme et un tuba suffisent. Quant à la pêche (bouteilles et fusils interdits sous peine de confiscation), il suffit de plonger à quelques mètres pour prendre à la main des langoustes de bonne taille. Pour chasser les nombreux mérous et autres poissons perroquets, seul l’hawaïen sling (une sorte de fronde qui fonctionne un peu comme un arc) est autorisé, beaucoup moins apte à dépeupler les fonds marins...

Cette escale édénique terminée, nous débarquâmes sur l’île d’Hispagnola divisée entre la République d’Haïti à l’ouest et celle de Dominique à l’est. Arrivé à Porto Plata par le côté atlantique, nous mettons l’ancre près de la Forteresse de San Felice. Nous sommes les seuls étrangers. Durant notre séjour, un bateau de croisière américain viendra déverser quelques heures plusieurs centaines de touristes qui ne verront que la distillerie de rhum, la chocolaterie et quelques boutiques vendant des objets taillés dans de l’ambre mais sans trouver le temps de prendre le téléphérique qui conduisait en quelque minutes au parc haut perché ‘Isabel de Torres’ surmonté de son Christ Rédempteur de 16 mètres.

Avant de me rendre à Haïti dont l’histoire m’intriguait, j’ai passé plusieurs semaines à visiter ce pays, attachant à plus d’un titre. Après une année au Mexique, je retrouve là un environnement familier, la langue bien sûr, la gentillesse de la population, la flore et une nature suffisamment riche pour apporter une modeste prospérité. Elle est basée à l’époque sur une agriculture et un élevage qui alimentaient, outre la population locale, celles des îles voisines. Cahin-caha, un autobus me conduit à Santiago de los Caballeros, la deuxième ville la plus peuplée. De là, la fantaisie me prend de grimper au sommet du Pic Duarte, le plus haut des Caraïbes avec ses 3098 mètres d’altitude. Je crois la chose possible et me dirige vers Conception de La Vega. A Jarabacoa, je séjourne quelques temps et fais de belles rencontres avec des familles locales. Mais, arrivé dans le village de La Cienaga, la police m’empêche d’aller plus avant. Il faut une autorisation des autorités militaires car la zone, frontalière avec Haïti, est réputés dangereuse ; de plus, je ne suis pas équipé. Je renonce et me retrouve dans la chaleur moite de la capitale Saint Domingue à visiter le quartier ‘Zona colonial’ datant du 16ème siècle. Je découvre bientôt qu’il n’est pas question de rejoindre Port aux Princes par voie terrestre comme je le projetais, seule les voies aériennes et maritimes sont possibles… Fin d'un épisode, celui qui précéda l’essor de l’industrie touristique et la naissance de stations balnéaires comme Punta Cana, Bayahide, Sabana del mar, La Romana, bâtis sur du sable blanc et rose, et pratiquant allègrement le « all included » qui laisse peu de place à la culture et aux traditions locales...  


- famille, Jarabacoa -


- jeune fille, Jarabacoa -


- campagne d'altitude, La Cienaga -


- ananas en tranche, Santiago de los Caballeros -


- marché couvert, Puerto Plata -


- les enfants de la cuisinière -


- cigares Made in Republic dominican -