Édito. Le Coronavirus change la donne…

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Personnage public, Philippe Buerch, président d’Agir en politique, s’interroge sur l’évolution de nos sociétés, sur le point d’être dynamitées par ce Covid qui s’y est installé, probablement dans la durée.




Si chacun repense le « monde d’après », il ne pourra être meilleur que si nous acceptons de citer les maux du présent.

La pandémie aura mis en évidence la cruauté des inégalités sociales. Ce devoir d’affronter la réalité de notre société ne peut se faire en distribuant perpétuellement des aides compensatoires, c’est notre modèle sociétal qu’il faut repenser.

Les écarts de rémunérations sont aussi des écarts de destinées. Il ne s’agit pas d’aborder uniquement le sujet d’un point de vue financier mais aussi éthique.

Quelle est la place de l’individu dans la société lorsqu’il ne peut répondre aux besoins les plus élémentaires tels se nourrir, se soigner, se déplacer ? Comment peut-on se satisfaire d’une réussite économique globale quand elle masque la précarité humaine ?

Derrière l’urgence à réparer les inégalités se profile l’idée que chacun puisse prendre sa part pour répondre aux urgences environnementales, économiques et sociales.

Personne ne peut s’exclure ou être exclu de ce projet de société. En rétablissant l’égalité sociale, nous augmentons la pouvoir du collectif.

Repenser les salaires, le temps de travail, dans un dessein de partage des richesses pour rééquilibrer nos existences est une réflexion, qui, si elle ne se base pas sur une volonté de décroissance, peut-être le point de départ d’une concertation qui semble s’imposer à tous aujourd’hui.

Nous pouvons rendre notre société plus juste, plus créative, plus saine et productive en offrant à chacun la possibilité d’y participer. Non seulement nous ne pouvons échapper à cette prise de conscience, mais nous avons le devoir éthique, moral et économique de nous reconnecter à un idéal d’équilibre sociétal.


Me Philippe Buerch