Immigration. Les bons comptes de la Cour ne font pas les bons amis !

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Catégorie Les paradoxales

Le rapport de la Cour des comptes du mois de février dernier a évalué le coût de l’immigration à 6,6 milliards € et pointe du doigt les coûts sous-estimés, notamment ceux concernant les mineurs non accompagnés. De quoi se mêle-t-elle à être à ce point « politiquement incorrect » alors que la gauche nous rabâche que la France a besoin d’une immigration massive pour combler notre déficit natal, qu’il faut régulariser les sans-papiers d’urgence et accueillir toujours plus de réfugiés dont la plupart sont des réfugiés économiques qui ne parlent pas la langue, sont peu diplômés et considèrent comme des mécréants tous ceux qui n’ont pas la même culture et le même culte religieux… Quant aux centristes pleins de bons sentiments, ils sont toujours prêts à tendre l’autre joue et à faire œuvre de repentance...



- Évolution de la population immigrée, au sens de née étrangère à l'étranger et résidant en France de 1921 à 2015 – INSEE, 2019 -


Ce rapport vient donner un coup de pied dans la fourmilière des bons sentiments et de l’autoflagellation ; de la désinformation aussi car combien de fois les médias ont relayé l’idée que l’immigration massive était une chance pour la France et l’Europe (curieusement pas pour la Chine, le Japon, les pays riches du Moyen-Orient), que la balance investissement (accueil, aides diverses et variés) et recettes (intégration, marché du travail) était largement en sa faveur. 

Mais doit-on accueillir tous les demandeurs légaux et illégaux sans discernement, sans mettre des limites ? Est-ce l’intérêt du pays d’accueil et l’intérêt aussi des pays quittés ? Bien sûr, ces derniers comptent sur les deniers que les immigrés envoient à leur parenté, pour équilibrer leurs finances fragiles. Calcul à court terme, solution de facilité qui conduit à des impasses et qui freinent les solutions de fond. Quant à la « déculturation » des populations transplantées, qui s’en soucie ? On sait pourtant qu’elle est dramatique et nourrie le racisme ordinaire. Des cultures différentes, des cultes différents, des croyances différentes, des pratiques différentes, autant d’obstacles souvent insurmontables... Cette improbable intégration produit du ressentiment des deux côtés mais surtout a pour résultat de donner naissance à une nouvelle culture portée par de nouvelles générations qui refusent les codes du pays où ils vivent sans pour cela imaginer aller vivre dans les pays de leurs aïeux…

Le rapport de la Cour des comptes a le mérite d’apporter un éclairage sur la question de l’immigration. Il met aussi quelques points sur le i en osant critiquer la politique française et son échec en matière d’intégration. Que se soient les économistes de gauche ou de droite, tout le monde semble maintenant d’accord pour parler de déficit. Les premiers le chiffrent entre 4 et 10 milliards € tandis que les seconds placent la barre à hauteur de 70 et 85 milliards €. 

La Cour pointe aussi l’immigration étudiante ; pour la première fois, le nombre de titres de séjour a dépassé le nombre de titres de séjour donnés pour l’immigration familiale. Il y a ainsi 300 000 étudiants étrangers non communautaires en France pour un coût qui s’établit aux alentours de 4,5 milliards €. On peut ajouter pêle-mêle, l’aide médicale d’État, les coûts engendrés par le travail illégal, la fraude, la contrefaçon, le piratage et la prostitution, sans oublier le coût occulté des 40 000 présumés mineurs non accompagnés... 



- Face à Anne Sinclair, en 1989, dans l'émission 7 sur 7 sur TF1, Michel Rocard prononce son politiquement incorrect : « Nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde. La France doit rester une terre d'asile politique... mais pas plus. » Cela lui coûtera son poste de Premier ministre…


Il n’y a pas si longtemps, la Cour des comptes était sur la ligne des économistes qui affirmaient que l’immigration rapportait. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Michel Rocard aurait sans bien aimé avoir eu en main un tel rapport lorsqu’il osa affirmer : « la France ne peut pas héberger toute la misère du monde ! » Et pourtant la réalité est là, tristement là. On sait que les motivations qui poussent les candidats à immigrer dans les pays riches, sont majoritairement d’ordre économique qu’ils rêvent tous de cet État providence, le nôtre, qui va, eux et leur famille restée au pays, les prendre en charge (logement, santé, éducation, travail/chômage…). D’autres critères d’ordre humanitaire sont bien sûr à prendre en compte bien qu’ils soient souvent dévoyés, notamment sur la notion de réfugié politique.

Ne serait-il pas urgent de reparler d’immigration choisie ? Une méthode qui a longtemps prévalu en Australie, aux USA et au Canada. Elle apparaît pourtant être la solution la plus sage. Les candidats sont acceptés selon des critères qui tiennent compte des besoins identifiés, du marché du travail, des chances raisonnables de s’intégrer à la population (langue, culture). C’est à priori un contrat gagnant/gagnant.