Coronavirus : la grande inconnue du déconfinement…
Quels que soient les détails et les contraintes, il faudra bien revenir aux affaires les plus présentes et remettre la machine en marche. A ce propos, deux schémas opposent les partisans d’un système qui repartira de plus belle avec l’objectif de rattraper le retard causé par le confinement et l’arrêt de l’économie avec ceux qui voudront prendre leur temps et mettre à plat le dossier de nos comportements collectifs et sociétaux avec la ferme intention de les modifier à l’aune de nos responsabilités environnementales. L’entreprise « Un air d’ici », spécialisée dans la commercialisation de produits alimentaires bio en vrac, s’interroge sur les conséquences de cet épisode viral et des conséquences qu’il aura sur nos us et coutumes, et pas simplement sur la façon nous nous nourrissons. Elle s’inquiète, à juste raison, sur le suivi du dossier « plastique » tout en restant optimiste. Elle pose s’interroge sur la poursuite ou le ralentissement des efforts environnementaux réalisés depuis des années :
- La Napoule après un coup de labech -
En plus d’être une crise sanitaire et économique sans précédent, la pandémie mondiale a des répercussions auxquelles on ne s’attendait pas : le retour en force du plastique notamment dans le secteur médical mais aussi dans de nombreux autres secteurs et notamment dans la grande distribution. Gants fournis à l’entrée des magasins, suremballages, flacons de gels hydroalcooliques…
Selon le National Géographic, depuis 2015, plus de 6,9 milliards de tonnes de déchets plastique ont été produites. Environ 9 % ont été recyclées, 12 % ont été incinérées et 79 % ont été accumulées dans des décharges ou dans la nature, souvent dans les pays pauvres à qui les pays riches envoient leurs déchets par bateaux entiers… avec comme autre conséquence 5000 milliards de morceaux de plastique qui flottent dans nos océans. Les plages ne sont pas en reste : à travers le monde, 73 % des déchets sur les plages sont du plastique : filtres de cigarettes, bouteilles, bouchons, emballages alimentaires, sacs ou bacs en polystyrène. A cette douloureuse réalité s’ajoute le retour du plastique (bien que nécessaire) pour tout le matériel médical, symbolisé aussi par les images de centaines de masques et de gants jetés dans la nature…
Pour Un Air d’Ici, cette crise n’aurait pas entraîné de crise de conscience et les gens ont pu constater des ciels dégagés, des eaux moins polluées, des chants d’oiseaux plus audibles. De son côté, l’État a pris des engagements pour limiter l’usage du plastique et, ironiquement, 2020 semblait bien partie pour être une année historique en matière de réduction de l'utilisation de plastique à usage unique. En France en effet, le ministère de la transition écologique et solidaire a promulgué la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire . Celle-ci programme l’interdiction progressive de tous les objets plastiques jetables, avec l’objectif d’atteindre zéro plastique à usage unique d’ici 2040 (bidons de lessives, sachets de salade, bouteilles de soda ou de shampoings, tubes de crèmes, pots de yaourt...).
Depuis les accords de Grenelle, les consommateurs semblent toujours plus nombreux à se déclarer prêts à modifier leurs comportements d’achat afin d’en limiter les conséquences sur la planète. Et les jeunes générations ne sont pas en reste. Achats en vrac (un marché en plein essor), produits d’entretien réalisés à la maison, ces jeunes consommateurs sont très sensibles à leur impact environnemental. Pour soutenir les points de vente, il faudra bien sûr continuer à innover sur le matériel, améliorer l’organisation et la rigueur dans la gestion des rayons « en vrac ».
Pour Franck Bonfils, le pdg d’Un Air d’Ici : « il faut espérer qu’après une phase d’inquiétude compréhensible, cette crise laissera la place à un consommateur plus éduqué, qui cherchera des alternatives aux emballages pour consommer des produits en vrac. »