La pêche aux alevins de sardines…
La pêche à la poutine est une pratique traditionnelle. Elle consiste en une pêche d'alevins de sardines, dont la taille est inférieure à la taille minimale fixée par le règlement européen en Méditerranée. Elle bénéficie donc, à ce jour, d'une dérogation exceptionnelle très encadrée par les autorités européennes, renouvelable tous les 3 ans par la Commission européenne.
- pêche à la senne, Menton 1911 -
Pour pêcher la
poutine, il y a des contraintes. La
pêche est autorisée exclusivement avec l'engin senne de plage,
uniquement pratiquée par
des
navires autorisés par la Direction des pêches
maritimes et de l'aquaculture, tous basés entre Cagnes sur Mer et
Antibes, et ce du
1er février au 31 mai.
Pour préserver cette tradition
de pêche à la poutine, des
objectifs de contrôle sont fixés par un plan de gestion renforcé
en 2018 par un plan de contrôle et de suivi, dont la Commission
européenne contrôle la bonne exécution. Ils sont mis en œuvre
dans le cadre d'un dispositif de contrôle interministériel piloté
par la DDTM 06 sous l'autorité du Préfet de région. Ces
contrôles sont la condition du maintien de cette
pêcherie historique et du renouvellement de la dérogation. Faute de
contrôle, la commission européenne n’a pas renouvelé le maintien
de cette pêche dérogatoire en Ligurie.
Ces contrôles viseront à prévenir et réprimer toute pratique illégale de la pêche de cet alevin, à l'aide d'un autre engin que la senne de plage, à contrôler le respect des mesures techniques encadrant la pratique légale dérogatoire à la senne de plage. Les sanctions encourues peuvent aller jusqu’à 22 500 € d'amende et la saisie du navire…
- surpêche - photo © Bob William -
* Voilà un exemple local de cette nécessaire gestion de la ressource. Les pêcheurs, ici et ailleurs, constatent une baisse catastrophique des réserves naturelles. Récemment on a pu constater une diminution de taille des sardines. Certes les causes sont multiples et la pollution est l’une d’elles. Reste que la surpêche est la plus évidente et la plus facile à réguler. Quand on pense à la Méditerranée, mer fermée d’une richesse en quantité et en biodiversité exceptionnelle ; sans remonter à l’époque de la Grèce antique, la pêche constituait la principale industrie de villes du littoral comme Sète, Marseille, Cagnes-sur-mer, Menton… À Cannes La Bocca, il y avait dans le milieu des années 1800, des verreries dont les bocaux servaient à mettre anchois et sardines en conserve. Plus tard, ce fut le thon rouge qui fut chassé, avec, en quelques décennies une baisse de la population si importante qu’il fallut interdire cette pratique. Seule embellie, les quotas imposés (on parle alors de pêche durable) voire les mesures d’interdiction totale semblent efficaces. On a pu récemment constater la remontée des stocks de 40 % dans les eaux atlantiques européennes... mais on estime toujours qu’environ les 2/3 des espèces marines sont victimes de la surpêche et que, comble du gaspillage, 27 % sont rejetées à la mer…
[NDLR : ne pas confondre avec le plat, spécialité québécoise composée de frites, fromage en grain et sauce brune..]