Le pin d’Alep : richesse de nos forêts méditerranéennes...
Le 12 juillet dernier, les professionnels de la filière forêt-bois mettent le pin d’Alep à l’honneur lors d’une journée inédite de mobilisation autour de cette essence. Plus d’une centaine de personnes élus, professionnels de la filière-bois propriétaires, scieurs, charpentiers, menuisiers, maîtres d’ouvrages et architectes ont répondu à l’invitation de France Forêt Provence-Alpes-Côte d’Azur et de Fibois Sud.
- pin 'Alpe, Miramas- Wikipédia -
Utilisé durant 3 000 ans pour la construction navale et les charpentes d’édifices publics, le pin d’Alep a été éclipsé au XXème siècle par la vague du « béton-acier-verre ». Aujourd’hui cette essence souffre toujours d’une mauvaise image : c’est l’arbre qui brûle dans les forêts du Sud. Grâce à la mobilisation de la filière, on redécouvre le potentiel de cet arbre trop longtemps inutilisé. « Persuadé de l’intérêt de revaloriser cette essence dans la Région, France Forêt Provence-Alpes-Côte d'Azur s’est engagée en 2014 dans une démarche de normalisation du pin d’Alep. Le travail réalisé pendant trois ans a permis le 14 avril 2018 l’entrée dans la norme du pin d’Alep pour être utilisé en bois d’œuvre » explique Gérard Gautier, président de France Forêt PACA.
Le matin du 12 juillet fut consacré à une meilleure connaissance du pin d’Alep, ses usages passés et son évolution prévue face au changement climatique. Experts et scientifiques partagent avec le public les conclusions de leurs recherches et de trois ans d’essais de laboratoire sur les usages, propriétés et qualités du pin d’Alep. L’après-midi, les professionnels locaux se réunirent pour partager leur vision, échanger sur le rôle de chacun et les conditions de réussite du projet de valorisation du pin d’Alep. « Du propriétaire forestier à l’architecte en passant par l’exploitant forestier, le scieur et le charpentier, tous les acteurs de la filière forêt-bois s’impliquent pour donner un nouvel élan à la valorisation du pin d’Alep dans la construction » se félicitait d’ailleurs Olivier Gaujard, président de Fibois Sud PACA.
Dans l’aire naturelle du pin d’Alep, principalement en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le pin d’Alep occupe actuellement une surface d’environ 250 000 hectares. Avec l’évolution liée au changement climatique, il est probable que son aire géographique s’étende significativement vers le nord. Les professionnels de la filière ont estimé qu’en 2040 ce sont 450 000 m3/an qui pourront être récoltés. Aujourd’hui utilisé uniquement pour la pâte à papier ou l’énergie, le pin d’Alep est vendu à bas prix. Demain, la part destinée à un usage « construction » pourra se valoriser beaucoup mieux, soit un apport considérable pour l’économie locale et les créations d’emplois qui en découleront.
« Une ère nouvelle s’ouvre pour la forêt méditerranéenne et sa filière forêt-bois. Le pin d’Alep porte la perspective d’emplois productifs, de valorisation paysagère, d’innovation dans la construction au bénéfice de la réduction de l'empreinte carbone pour la ville du futur » indiquait Christian Delavet, maire et président de l’association des communes Forestières des Bouches du Rhône. « Au niveau national, le Pin d’Alep représente une opportunité pour consolider le bois Made in France. Avec une demande en bois croissante pour le secteur du bâtiment, l’arrivée du pin d’Alep dans le cortège des bois construction permettra au marché local de reprendre des parts de marché vis-à-vis des importations. » se félicitait Gérard Gautier président de France Forêt Provence Alpes Côte d’Azur, un organisme qui regroupe les représentants des propriétaires forestiers publics et privés de la région et leurs opérateurs pour la gestion.
- méfaits du feu, Estérel - photo AD -