- Bassin des nénuphars victorias © MNHN A. Iatzoura -

Afrique du sud, Canaries, Chine, Mexique, Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Zélande… les plantes du Val Rahmeh sont originaires de régions tropicales et subtropicales. Autant dire que ces grandes frileuses apprécient le microclimat unique dont bénéficie le jardin ! Elles sont cependant loin d’avoir les mêmes besoins et sont réparties au sein de plusieurs espaces. À l’entrée, les milieux tropicaux - sec (agaves, cactus…) comme humide (bambous, fougères arborescentes…) - sont à l’honneur. Plus loin, on peut apercevoir les plantes de climat méditerranéen, avec, en vedette, plantes aromatiques et oliviers centenaires. Dans la pièce d'eau au bas du jardin, lotus et nénuphars géants s’épanouissent, non loin de végétaux australiens.

Le Sophora toromiro, arbuste endémique de l’île de Pâques totalement disparu à l’état sauvage, est cultivé en pleine terre depuis 30 ans, ce qui en fait un cas unique en Europe. Descendant du seul pied introduit à Göteborg par le norvégien Thor Heyerdahl, ce spécimen trouve toute sa place au Val Rahmeh qui s'est vu confier, en 1993, quelques-uns des premiers sujets issus du semis. Le Sophora toromiro est maintenant présent dans une douzaine de jardins botaniques de par le monde.

Autre rareté, le splendide nénuphar géant Victoria installé dans le grand bassin face à la mer. Ses feuilles peuvent atteindre jusqu'à 2 mètres de diamètre avec un rebord de 20 centimètres de haut. Ce sont les seuls pieds à fleurir en plein air dans un jardin botanique en France. La floraison dure 2 jours, elle commence blanche pour finir rosée son dernier jour.

Difficile d’évoquer les lieux sans parler de leurs propriétaires successifs. Sir Percy Radcliffe s’installe ici à partir de 1905 avec sa femme, Rahmeh « tranquillité » en arabo-persan, dont le domaine porte le nom. Il ajoute des bâtiments à la maison initiale, rachète les terrains agricoles attenants et dote l’entrée d’une superbe allée de palmiers. En 1957, Miss Maybud Campbell, une riche anglaise passionnée de botanique - son herbier a été confié au British Museum - acquiert la propriété. Elle augmente la superficie du jardin où se trouve désormais le bassin qui accueille lotus et nénuphars géants. En 1966, la gestion du domaine est confiée au Muséum national d’Histoire naturelle qui développe les collections végétales pour en faire un jardin botanique. Aujourd’hui, le site poursuit ses activités d'acclimatation de plantes exotiques et se consacre à la conservation d’espèces menacées.

* Après une année de travail au fil des quatre saisons dans le Jardin botanique, l’artiste Tony Patrick Szabo a peint une centaine d'aquarelles représentant des morceaux de jardin, ainsi que les plantes et les fleurs qui y poussent. Avec parfois des vues très proches, à la manière d'un photographe. L’artiste propose au visiteur une promenade à travers ses dessins. Un moment de contemplation dans cette belle nature riche et variée. Une cinquantaine d'aquarelles sont présentées - jusqu’au 29 septembre.

Jardin botanique du Val Rahemh
Avenue Saint-Jacques - 06500 Menton 
tel. 04 93 35 86 72 - valrahmeh@mnhn.fr