C’est entre 1973 et 1976 qu’est construit le Théâtre de Grasse, ancien Centre International de Grasse. Le bâtiment s’insère dans un tissu urbain dense, relié à l’avenue Thiers et l’avenue Maximin Isnard avec différents escaliers et rampes, réussissant à créer une placette devant l’entrée. Véritable carrefour, le bâtiment joue avec le déplacement, les points de vue, pour proposer à chaque convergence un événement architectural : l’entrée désaxée s’ouvre sur deux côtés, de la place des fainéants un cylindre se dégage du bâtiment marquant d’une tourelle l’arrière du bloc et permettant au théâtre de dialoguer avec les bâtiments environnants. Non loin, le cadran solaire situé sur un angle à pan coupé, fait lever le regard avec une œuvre en mosaïque signée Anna Maria Terracini et la maxime « L’heure passe, la peine s’oublie, l’œuvre reste ».

En 2015, le Pays de Grasse a commandité une étude de faisabilité pour la restructuration du Théâtre. Celle-ci a révélé la nécessité de refaire les gradins, de réaliser des espaces refuges et un ascenseur pour les Personnes à Mobilité Réduite. Un chantier d’envergure de rénovation a donc débuté le 25 septembre 2017 pour une durée d’un peu plus de 6 mois. Parallèlement à ces travaux d’intérieur, le parement extérieur du théâtre a fait l’objet d’une réfection complète.

Le projet a été confié au Cabinet d’architecte Yvan Peytavin qui nous explique son parti-pris architectural : « Le projet de rénovation de la grande salle de spectacles du Théâtre de Grasse articule la nécessaire mise en conformité de l’accessibilité PMR et une modernisation de son image. Il s’inscrit dans le respect de la conception originelle tout en renforçant la notion d’isolement sensoriel du spectateur par la mise au noir des parois latérales, du sol et du plafond, le rouge des sièges jouant le premier rôle quand on pénètre dans la salle. Les travaux concernent également la réfection complète des régies et la mise en œuvre d’un ascenseur reliant l’espace d’accueil et le fond du gradin, permettant l’accès aux PMR. Pour ce qui est de la rénovation extérieure, le parti-pris architectural a été de concevoir une vêture en acier Corten au-dessus d’un soubassement en enduit mettant ainsi en valeur la fontaine existante. Cet habillage contemporain renouvelle la lecture du bâtiment, plus horizontale, singularisant la présence du lieu et affirmant sa vocation culturelle en cœur de ville. »

• 498 places (dont 67 strapontins et 11 emplacements PMR (anciennement 508 places)
• montant de l’opération : 1,1 million €