Mandelieu La Napoule : un an après les inondations…
un conseiller municipal se rend sur les lieux et relance le débat..
Jean-Valéry Desens, conseiller municipal LR, a parcouru le chemin emprunté par les eaux qui ont dévalées les pentes à l'ouest de la commune de Mandelieu-La Napoule et causé les inondations meurtrières d'octobre dernier. Il a filmé l'état des lieux et, posté sur les réseaux sociaux, le film a fait immédiatement le buzz. Au point d'ailleurs d'interpeller des journalistes de France 3 Côte d'Azur puis ceux de Nice-Matin qui ont refait avec lui une partie du parcours.
Cela fera bientôt un an en effet que se produisaient les inondations qui endeuillèrent la commune et causèrent des dégâts humains et matériels considérables. Jean Valery Desens est allé à la source de cette catastrophe. Il a remonté à pied le Riou de l’Argentière afin de constater l’état du lit de ce cours d’eau d’habitude tranquille. À sa grande surprise il a pu constater que celui-ci était, sur plus de 90% de son parcours, exactement dans le même état qu’au lendemain de l’orage meurtrier. Un lit obstrué en de nombreux points par des arbres, des troncs et des déchets en tout genre.
Ce qui l'amène à s'interroger : si un tel orage venait à se reproduire aujourd’hui, ces accumulations de matériaux créeraient des embâcles qui, en cédant, provoqueraient des vagues d’eau exactement comme durant la soirée du 3 au 4 octobre 2015. En toute logique, les mêmes causes étant amenées à produire les mêmes effets…
Répondant aux questions de journalistes, le premier adjoint de la ville, successeur putatif de son oncle à la mairie, a affirmé que des procédures administratives avaient été lancées mais que cela prenait du temps. Il semble pourtant qu'il y ait urgence, car la nature elle, n'attends pas. Le climat évolue et ressemblera de plus en plus à celui du Maghreb, avec des étés et des hivers secs et à l'automne et au printemps des pluies torrentielles qui transforment de petits ruisseaux en torrents dévastateurs. En attendant, en l'absence du maire dont les déclarations aux médias après les décès d'octobre avaient affolé la toile, l'adjoint se défausse sur les administrations et ses lenteurs.
Pourtant, les moyens ne manquent pas aux élus, notamment l'article L215-14 et 16 du Code de l’environnement. On y apprend que le propriétaire riverain est tenu à un entretien régulier du cours d'eau. Ceci afin de permettre l'écoulement naturel des eaux notamment par enlèvement des embâcles, débris et atterrissements, flottants ou non, par élagage ou recépage de la végétation des rives. Si le propriétaire ne s'acquitte pas de l'obligation d'entretien régulier qui lui est faite, la commune peut y pourvoir d'office à la charge de l'intéressé. On peut d'ailleurs mettre en parallèle l'obligation faite aux propriétaires de débroussailler leur terrain avec la possibilité pour les collectivités de le faire à leur place et à leur frais...
D'ailleurs la commune aurait pu, profitant de son statut de classement en état de catastrophe naturelle, accélérer les procédures mais l'a-t-elle fait ? Il semblerait que les seuls travaux conséquents effectués sur cette partie de la commune depuis les inondations se limitent à une toile de coco fixée sur 175 mètres (le Riou de l'Argentière s'étendant sur plus de 15 km), le long de l'immeuble où habite le 1er adjoint… Ce dernier va jusqu'à nier les faits affirmant qu'après vérification par les services de la DGST « il n'existe aucun embâcle ou obstacle potentiel sur le territoire de la commune » et parle même de « photo-montage douteux » ce qui devrait l'inciter à porter plainte…
Pourtant les journalistes de FR3 et de Nice-Matin n'avaient pas la berlue lorsque ces jours-derniers, ils ont filmé et photographié les arbres arrachés, la végétation anarchique et dense, les rochers et déchets en tout genre (grillages, poubelles, pneus, moteurs, baignoire…). CQFD !
Vidéo choc : https://www.youtube.com/watch?v=ND0QgHEC4y4