Cannes : New-York en noir et blanc

et plein de nostalgie.

Plus de 80 photographies de Pierre Houlès, Claude Guillaumin, André Carrara, Isi Veleris, Guy Bouchet, Steve Hiett et Michel Momy seront exposées sur les cimaises de l’Espace Miramar du 11 avril au 3 mai. Des clichés qui sont représentatifs de ces années de totale liberté à New-York de 1967 à 1986 et qui rendent hommage à l’un des photographes les plus flamboyants et séduisants de sa génération, mort prématurément à 40 ans, Pierre Houlès.



- Studio au Canergie Hall © Pierre Houlès -


Ses amis se souviennent d’un homme beau, charmeur, intelligent, précurseur, esthète, exigeant, plein d’initiatives et qui aimait la vie par-dessus tout. C’est lui qui, au milieu des années 60, a ouvert le chemin de l’immigration des photographes français à New York. C’est lui qui, complice de Jean-Paul Goude, l’accompagnait comme metteur en images dans ses premières années. Pierre Houlès percevait le monde avec un regard affûté, clairvoyant, créatif et artistique. Aujourd’hui ses photographies reviennent à la lumière ; son talent est ainsi totalement apprécié et permet de témoigner d’une période charnière à la fois socialement et artistiquement.

Les années 70 sont stimulantes au possible pour les artistes qui viennent à New-York se baigner dans un meltingpot propice à la création. « Pierre et moi sommes arrivés à New York en 1967 se rappelle son ami Claude Guillaumin. À l’époque, la petite communauté française occupait essentiellement les secteurs de la restauration et de la mode. Ces premières années de 1967 à 1970 furent un choc permanent tant ce monde était différent de celui du vieux continent et nous étions noyés dans une multitude d’événements artistiques et contestataires dont nous ne pouvions imaginer l’ampleur tant cela paraissait normal à vivre au quotidien. Chaque weekend end avait son lot de manifestations : contre la guerre du Vietnam, contre le racisme et pour le droit des Noirs, les Black Panthers à Harlem,, pour la libéralisation de la drogue, pour l’avortement, pour la reconnaissance de l’homosexualité, pour la libération de la femme, pour la liberté sexuelle…

- Cathee et la Cadillac verte -

La jeunesse, la fleur aux cheveux, conteste l’impérialisme américain, la contreculture s’épanouit, la presse underground propose une nouvelle vision du monde. Cette contreculture, apparue à l’université de Berkeley en Californie est d’abord politique en faveur d’une démocratie représentative et libérale, et par la suite à la recherche d’une nouvelle conception de la culture avec ses maitres à penser comme Allen Grinsberg, le contestataire, Jack Kerouac et son sens du sacré, William Burroughs et la drug culture, et Thimoty Leary, le libérateur de l’inconscient. Le mouvement hippie grandit dans un monde qui change au milieu d’une société figée. La jeunesse aspire à vivre autrement, les consciences s’éveillent avec la drogue, la musique, la vie communautaire, la spiritualité... »

Pour ceux qui y étaient comme Pierre et ses amis, se fut du bonheur ! Quelques images pour ceux qui s'en souviennent et une évocation en noir et blanc d'une époque artistiquement et politiquement riche pour les autres.

« Paris-New York, 1967-1986 - Hommage à Pierre Houlès, photographe »
Vernissage de l’exposition
le vendredi 10 avril à 17h30
ouverture libre au public du samedi 11 avril au dimanche 3 mai
Espace Miramar, Angle Croisette et rue Pasteur Cannes
tel. 04 97 06 44 90