Législation : La loi sur la négation des génocides dérange les uns,

agace les autres quand elle ne provoque pas des réactions haineuses de ceux qui pourraient, à tort ou à raison, se sentir viser...

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« Le vote par l’Assemblée nationale de la proposition de la député UMP Valérie Boyer, réprimant pénalement la négation des génocides, dénote d'une approximation législative critiquable. En effet, une loi est un texte capital dans la démocratie et ne doit être votée dans la précipitation ni l'improvisation pour des motifs qui, en l’occurrence, sont très peu clairs. Alexandre Vialatte disait : « On suit le sens de l'Histoire quand on la pousse devant soi ! » C'est le cas en l'espèce. D'une part on banalise le mot génocide, que l'on pensait avoir été créé tout spécialement pour désigner la persécution des juifs pendant la deuxième guerre mondiale. D’autre part, on empêche le débat historique dans une période où l'histoire n'est plus enseignée de façon satisfaisante dans nos écoles, et où la culture générale est bannie de nos concours de crainte qu’on puisse la juger discriminatoire ou vexatoire. Un ensemble de situations qui pourraient être considérées comme cocasses si les sujets n'étaient pas si graves.

On en oublie de feuilleter notre Histoire de France. On en oublie l’existence de pages sombres où la nouvelle République traquait impitoyablement les contre-révolutionnaires. Ainsi, en 1793, le régime de la Terreur instauré par la Convention, commettait en Vendée et en Bretagne de véritables massacres de masse qui, dans l’esprit de la loi votée dernièrement, s’apparenteraient bien à des actes susceptibles d’entrer dans la définition du génocide. Actes commis dans une France gouvernée par un pouvoir d’exception reposant sur la force, l’illégalité et qui ne supportait pas les « réfractaires au progrès »…

Les noyades de Nantes où plusieurs milliers d’hommes, de femmes et d’enfants sont plongés dans la « baignoire nationale » ; les colonnes infernales du général Turreau qui ont mission de faire de la Vendée rebelle un « cimetière national », une répression sanglante dont Staline déclarait s'être inspiré.

Cette année là encore, à Toulon, les armées républicaines, assiègent la ville. Le jeune Bonaparte conduit les  opérations militaires. Après plus de quatre mois d’escarmouches et de bombardements, les troupes de Barras et de Robespierre entrent dans la ville. La répression est sanglante, entre 7 et 8000 personnes sont fusillées. Le 24 décembre 1793, la Convention décrétait que : « Le nom infâme de Toulon est supprimé. Cette commune portera désormais le nom de Port-la-Montagne ».

L’enseignement de l’Histoire de France fait volontiers l’impasse sur ce genre d’événement qui font un peu désordre dans l’optique de la promotion des valeurs républicaines au nom desquelles nos députés légifèrent. Alors, gardons-nous d'évoquer ces sujets sur le ton politicien, gardons-nous de nous mêler des affaires de l'empire ottoman et de nous poser en donneurs de leçons ! Comme centriste, je suis choqué que l’État fasse preuve d’autant d’imprudence sur un sujet qu’il n’est pas en situation ni en droit de définitivement trancher. »

Gérard Charlier de Vrainville, vice président de la fédération du Nouveau Centre, section du Var -


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