Ma grand-mère Virginie Solarino et mon grand-père Charles-Antoine Bertrand dans leur jardin à Baraki, petit village de mon enfance, à une vingtaine de kilomètres d'Alger, en mai 1962. C’était un mois avant notre départ sur les routes de l'exil. Comme vous pouvez le constater, leur maison, construite tout au long d'une vie, est bien modeste, ils n'étaient pas des gros colons ! Mon grand-père était cheminot. Après leur départ précipité, ils sont partis en une demi-heure car le village avait été investi par le FLN, ils égorgeaient tous les européens. Une vieille voisine musulmane est venue les prévenir en hurlant : « Sauve-toi Lalla ! Sauve-toi ».