Islam et reste du monde... le choc culturel devient une évidence.
Que ce soit au Canada ou en Europe, certaines coutumes liées à l’exercice de la religion posent de sérieux problèmes.
Le port du niqab ou de la burqa - pratique courante dans certains États islamiques - a franchi discrètement les frontières des démocraties occidentales. Le Canada pourtant très permissif en matière de respect des us et coutumes de ses immigrants, vient de prendre une mesure qui, en d’autres temps, aurait semblé de simple bon sens. Le gouvernement Harper a en effet décidé d’interdire le port du niqab et de la burqa lors des cérémonies « d’assermentation » pour l’obtention de la citoyenneté canadienne.
Il faut savoir que les candidats, immigrants reçus, peuvent après 3 ans de résidence au pays, obtenir la nationalité canadienne après le passage d’une sorte d’examen symbolique qu’il faut néanmoins bien préparer. Il leur est demandé de s’exprimer de façon satisfaisante dans une des deux langues officielles, le français ou l’anglais et de répondre à des questions simples concernant l’histoire, la géographie, la vie politique… et qui mettent en exergue les droits et les devoirs liés à la citoyenneté. À l’issue des démarches entreprises, l’immigrant devient canadien au cours d’une cérémonie officielle non dénuée d’émotion, durant laquelle il aura à chanter l’hymne national et à prêter serment de fidélité à son nouveau pays.
Et c’est là que le bât blessait car il était difficile, voire impossible pour les examinateurs, de vérifier qui se trouvait derrière un vêtement noir tombant jusqu’aux chevilles, assortis de gants noirs, qui ne laissaient entrevoir que les yeux des postulantes. Un prête nom, femme ou qui sait homme, pouvait se cacher sous cette tenue. Dorénavant la candidate devra obligatoirement découvrir son visage lors du serment.
Cette mesure a été critiquée par l’opposition. Pour sa part, le Bloc québécois s’est félicité à l’annonce de cette décision qu’il a qualifiée de « bonne », rappelant au passage que le parti avait déjà présenté un projet de loi qui visait à interdire aux femmes de voter à visage couvert.
En France, les choses avancent lentement et les politiques hésitent – droits de l’homme oblige - à avancer sur ce terrain miné. La Droite laisse le terrain libre à l’extrême pour s’exprimer à ce sujet. La Gauche plus prudente encore, veut garder son capital sympathie intact vis-à-vis des communautés musulmanes, ces dernières pouvant leur apporter un soutien utile et décisif lors des échéances électorales… Le vote du Sénat passé depuis peu à gauche, autorisera les étrangers à voter lors des élections locales confirme son option.
Récemment, une note interne de l’administration à l’intention de ses services rappelait une modification dans les conditions d'acquisition de la nationalité française :
« La loi du 16 juin 2011 relative à l'immigration, l'intégration et la nationalité a modifié les conditions d'acquisition de la nationalité française. En effet, par décret du 11 octobre 2011 publié au Journal Officiel du 12 octobre 2011, les candidats à la nationalité française par naturalisation ou en raison de leur mariage avec un(e) français(e) devront obligatoirement présenter un document certifiant leur niveau de langue française. Cette réforme entre en application à compter du 1er janvier 2012. À partir de cette date, il appartiendra à tout demandeur de produire l'original du diplôme obtenu en France (niveau brevet des collèges minimum) ou à défaut, une attestation établie par un organisme de formation. »
D’évidence, la mise en application de ce décret, pallie à une singulière anomalie, le fait qu’on puisse être Français sans en parler la langue. Une situation qui ne devait pas être aussi rare que ça car, notre pays accorde la nationalité française sur la base du « droit au sol ». Elle est ainsi accordée à tout enfant né en France ou dont l’un des parents est né sur le territoire français. Celui-ci n’a donc implicitement pas à connaître le français…
Quid du nouveau département de Mayotte ? Considéré par les habitants des îles voisines surpeuplées et même celles venant du continent africain, comme un eldorado, il offre en effet aux femmes accouchant sur ce sol devenu français, un droit au sol très recherché, synonyme de l’acquisition sans frais de la nationalité et de tous les avantages inhérents. Sachant qu’à peine 60 % de la population parle le français, de quelle façon l’État… entend faire respecter le nouveau décret évoqué plus haut ? L’enjeu étant tellement important pour les requérants qu’on peut imaginer que fleuriront bientôt des… officines qui délivreront au rabais, ici et là-bas, les attestations adéquates. C’est ainsi que les choses vont en ce bas monde ! Faut-il pour autant s’en étonner ?
Alain Dartigues