Cannes : la Plaisance à voile et à vapeur...

Une industrie aux multiples facettes. Esquisse d’un point de vue... maritime.

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  • Bernard Brochand, député-maire de Cannes, à l'inauguration du Salon nautique 2011, aidé par Annette Roux, présidente du Festival de la plaisance et de Jean François Fountaine président de la Fédération des industries nautiques - il est aussi entouré de Catherine Vouillon, Gilles Cima, Philippe Tabarot et Henri Céran -

Cannes possède deux grands ports pour accueillir les plaisanciers de tous calibres, une rade pour les paquebots dont certains en viennent à boucher le paysage, quelques Cannois osent même évoquer une défiguration du site, tandis que d’autres les qualifient de HLM des mers, aux prestations plus ou moins luxueuses, plus ou moins décevantes. Autour des îles de Lérins, nombreuses sont les unités qui viennent régulièrement se protéger des coups de mers et des vents dominants en y faisant tourner leurs ancres. L’été, la densité des voiliers et des bateaux à moteur est telle que cela devient franchement grotesque : aux dires de certains, on pourrait le dimanche passer d’une île à l’autre en sautant d’embarcation en embarcation… tout cela au mépris des posidonies qui n’ont pas leur mot à dire dans cette histoire. La municipalité en a été réduite à faire un peu la police et a instauré un chenal au plateau du Milieu qui sépare l’île Sainte Marguerite de l’île Saint Honorat. Pour les plus modestes, plusieurs ports-abris jouent leur rôle. On peut ajouter à ce tableau le port Inland qui se trouve sur la commune voisine de Mandelieu-La Napoule. Il est utilisé par de nombreux Cannois aux embarcations à moteur plus modestes.

Grâce à cette situation, on peut dire que Cannes est un lieu d’exception, sans pareil dans les Alpes-Maritimes. Il était donc on ne peut plus naturel que l’industrie de la plaisance en fasse un lieu de rendez-vous privilégié. Ainsi, le Festival de la Plaisance en a fait son port d’attache depuis une trentaine d’années. En septembre, le Vieux port et le Port Canto sont réquisitionnés, les habituels utilisateurs priés de trouver pendant dix jours, un autre… anneau. Une manifestation dont le succès ne se dément pas et qui, depuis sa reprise par le groupe international Reed Expositions France, a même tendance à prospérer davantage. Un succès qui amène aussi un certain nombre de contraintes pour les locaux, les pêcheurs et qui ne sont pas innocentes en matière d’écologie, un thème pas vraiment à l’ordre du jour dans ce type de marché où les grosses unités dépensent pour aller de Cannes à Saint-Tropez quelques milliers d’euros de gasoil.

Autre sport, aux conséquences moins déraisonnables, le grand yachting, une activité admirablement illustrée par les Régates Royales. Toujours organisées par le Yacht Club de Cannes, elles réunissent plus d’une centaine des plus beaux yachts du monde, la plupart d’une grande valeur historique.

Cannes a échappé heureusement et jusqu’à aujourd’hui, à la folie des compétitions de jet-ski et autres bolides des mers, autres grands consommateurs de pétrole. Ils sont bruyants (il y en a qui aiment et se foutent pas mal de ceux qui n’ont d’autre choix que de subir ou de se tirer ailleurs, comme leur conseillent avec finesse, les premiers nommés). Dieu nous garde de ce genre de débordement ! Heureusement les descendants des moines-soldats sont encore sur l’île et prient, et ne l’oublions pas, le Cannes de Bernard Brochand est éminemment « écologique »…

Alain Dartigues