Europe : le principe de précaution bafoué…

Catégorie C'est notre santé

La commission européenne frileuse en matière de contrôle de produits issus d’animaux clonés.

On disait pourtant l’Assemblée européenne bien noyautée par les écolos qui brandissaient à tout propos « le principe de précaution ». Ce principe n’a malheureusement pas joué sur le dossier du clonage comme technique de reproduction dans les élevages industriels. Elle ne s’est pas résolue à interdire, même momentanément, l’arrivée dans la chaîne alimentaire - l’homme étant le dernier maillon - de produits issus de clones.

Les commissaires européens Androulla Vassiliou (santé) et Mariann Fischer Bœl (agriculture) n’ont pas convaincu leurs homologues de l’intérêt d’un moratoire. Ce sont les lobbys de la recherche et de la concurrence qui ont imposé leurs vues. L’intérêt économique a une fois de plus triomphé sur les considérations écologiques et de santé publique, le court terme toujours en avant du moyen terme…

Pourtant, la Commission de l’agriculture du Parlement européen avait voté, le 25 juin 2008, une résolution visant à mettre en place un moratoire sur l’utilisation des clones et de leur descendance pour l’alimentation humaine et l’utilisation de cette technique dans l’élevage, estimant que l’utilisation du clonage en élevage est une technique insuffisamment contrôlée et qu’elle peut entraîner un risque de perte de biodiversité et une souffrance animale.

De leurs côtés, les avis de l’Agence européenne de sécurité des aliments et du Groupement européen d’éthique pour les sciences et les technologies donnaient clairement à la Commission européenne des arguments en faveur de l’instauration d’un tel moratoire.

Cela n'a apparemment pas suffi. Grâce à la frilosité des parlementaires européens, on pourra ainsi trouver dans le commerce, dès 2010, des produits alimentaires issus de descendants de clones (viande, lait, fromage…) et ce sans qu’aucune étiquette n’informe le consommateur. Au cas où ça le découragerait d’en acheter !

  • Les États-Unis, prudents en la matière, avaient décrété un moratoire volontaire sur la vente de tels produits depuis juillet 2001…