Cannes : une ville en passe de devenir trop petite

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pour accueillir ses Congrès et ses Festivals.


- durant le dernier Mipim, le bunker et un ersatz…

Même si sa population augmente, grâce surtout aux constructions réalisées à l’arrière de la Croix des Gardes, Cannes est de plus à l’étroit à l’intérieur de ses frontières. La ville du Festival du film et la seconde ville de Congrès de France après Paris, peine de plus en plus à recevoir dans des conditions optimales, des manifestations qui, leur succès aidant, voient le nombre de leurs participants augmenter à un rythme effréné.

C’est un peu le message qui circule avec insistance depuis plusieurs années déjà. Le départ du plus grand congrès cannois vers Barcelone, le 3GSM, devenu le « World Mobile Congress », a été le déclencheur. Il drague maintenant durant quatre jours plus de 60 000 visiteurs chaque année dans la capitale catalane et contribue à placer Barcelone à la cinquième place mondiale des villes de Congrès.

Puis le président du Festival du film en personne, Gilles Jacob, laissa entendre que si des travaux d’extension n’étaient pas entrepris dans les plus brefs délais, la manifestation réfléchirait à d’autres solutions… Inimaginable, le Festival de Cannes ailleurs, pourquoi pas à Barcelone ! Mais les chiffres sont là, en douze jours, Cannes reçoit plus de 33 000 participants dont 4 000 journalistes et on estime le nombre de visiteurs à plus de 120 000…

Vint ensuite le Mipim. En trois jours, il approche la barre des 30 000 et sa progression semble exponentielle. Certains, dans les coulisses, n’hésitèrent pas à évoquer son départ, arguant que si la manifestation continuait à prendre de l’ampleur, elle se trouverait dans l’obligation de trouver une ville capable de loger tous les participants à une distance… raisonnable et de pratiquer des prix… raisonnables en matière de restauration, de logement et de transport. Lire ici notre article.

Dernier à fredonner le refrain, le Festival de la Plaisance qui en redemande. Ses dirigeants affirmaient l’autre jour avoir dû refuser 150 bateaux… par manque de places dans le vieux port et celui du Port Canto. Le premier Salon à flot d’Europe qui s’étale sur cinq jours, se targue de recevoir 50 000 visiteurs.

Que faire ? Elever des gratte-ciels, bâtir sur la mer, investir les îles, louer des paquebots dortoirs, se délocaliser… vers La Bocca et Mandelieu, jouer à fond l’intercommunalité ? En tous les cas, il convient de mettre le dossier à plat et regarder les choses en face. Il ne semble pas y avoir de solution miracle. Comptons d'abord combien il manque de places d’hôtels à proximité du Palais des Congrès ? Combien faudrait-il construire de m2 d'expositions supplémentaires pour accueillir toujours plus de participants ? Comment réduire enfin les problèmes liés au transport, au stationnement… au temps passé à le perdre ?