Festival de Cannes : J moins 19
Une sélection qui cherche son équilibre…
- Thierry Frémaux - photo Scocelletti, Gamma -
Thierry Frémaux l’avoue : ce n’est pas facile de trouver l’équilibre entre le cinéma « grand public » et le « cinéma d’auteur », par définition plus confidentiel… Le premier pouvant être ou non tout public, l’autre courant toujours le risque d’être vraiment…hermétique. Tous seront d’abord jugés à l’aura du réalisateur et des acteurs… Selon que vous soyez… connu ou inconnu.
Qu’en est-il donc pour cette sélection ? La sauce prendra-t-elle ? On est dans le midi, ne l’oublions pas, et faire monter la mayonnaise est toute une affaire… pleine d’aléas.
Au rayon des « blockbusters », le mot à la mode pour parler d’une super-production avec un casting d’enfer et tout et tout… on l’a dit et redit, c’est la 4ème fois et espérons la dernière qu'Harrison Ford chausse ses pataugas magiques et nous fait le coup du grand père génial, véritable James Bond de la jungle, toujours prêt à défendre la veuve et l’orphelin… C’est bien sûr un film pour enfants et nous ne doutons pas qu’il existe dans chaque festivalier un grand enfant qui sommeille… À voir !
La recette magique de Thierry Frémaux comporte aussi quelques gloires cinématographiques qui, rien qu’à l’évocation de leurs noms, suffisent aux chroniqueurs à mouiller leur stylo et astiquer leur plume. Ils aligneront alors les lignes sans difficulté ayant à portée de main Clint Estwood, Win Wenders, Steven Soderberh ou les frères Dardenne… Tous ceux-là, c’est certain, seront du voyage pour présenter leurs films en compétition, monter les marches, sourire aux photographes, hystériques comme il se doit, répondre aux interviews, dormir – un peu – dans les draps en soie d’une suite au Carlton ou au Martinez, goûter du bout des lèvres ou plus voracement les « préparations » d’un repas gastro à la Bastide Saint Antoine de Jacques Chibois à Grasse ou chez Llorca à Mougins.
On en oublierait presque Woody Allen, perpétuel clown blanc qui, tel un acteur du muet, ne se déplace qu’entouré de ses grâces ; ce seront cette fois Pénélope Cruz et Scarlett Johansson.
Toujours côté cuisine, il faut pour bien réussir un Festival une bonne dose de diplomatie, et constamment tenir compte de la géopolitique, des délicats accords et désaccords entre l’Est et l’Ouest, l’Europe et l’Asie…
Libre à chacun d’examiner la liste des films en compétition et ceux hors compétition, de ceux que l’on visionne à « la séance de minuit », des films invités, de ceux présentés dans les festivals parallèles que sont « Un certain regard », Cinéfondation, La Caméra d’or… libre à chacun de se faire une idée de ce que sera ce 61ème Festival de Cannes.
Alain Dartigues
- mention : www.pariscotedazur.fr – avril 2008 - - écrire au magazine, s'abonner, se désabonner -