Les mannequins priés de donner une autre image de notre corps. Le corps de la femme, il s’entend, celui que l’on regarde à travers les pubs, les défilés de haute couture ; le corps désiré, rêvé, le standard absolu auquel on doit se soumettre, que l’on en soit son occupant ou un simple spectateur.

La ministre de la santé, Roseline Bachelot, sort une charte de bonne conduite, pleine de… bonnes intentions. Elle se défend de vouloir culpabiliser les professionnels de la taille fine, les créateurs, les couturiers, les agences de mannequins, les mannequins eux-mêmes. Alors qui faut-il donc culpabiliser si l’on veut avancer sur ce dossier dont les aspects pervers sautent de plus en plus… aux yeux ?

Nos vedettes du showbiz si promptes à défendre la… femme et l’orphelin, le bébé phoque, le sans papiers ou le SDF, devraient un peu se regarder dans un miroir. Elles qui signent, parfois à tort et à travers des pétitions, une façon comme une autre d’occuper… la scène, devraient commencer à réfléchir et commencer par « boycotter » les défilés lors desquels des créatures squelettiques leur passent sous le nez pendant que ronronnent les caméras.

Boycotter aussi tous ces créateurs et leurs créations qui portent haut et maigre les couleurs de la France, reine de la haute couture à l’étranger. Sans jamais oublier la raison… économique. Refuser de se prêter au jeu. En fait, ce sont les grandes maisons qui leur… prêtent robes, fourrures, dentelles… et autres fanfreluches.

- une pub en première page dans Voici 
mais attention en page intérieure à ne pas ressembler à ça…

Cling, cling ! Les flashes des appareils photos crépitent, qui répandront bientôt les bonnes images dont se repaîtront les lecteurs de Marie France, Marie Claire, Elle, Vogue et une pléiade de revues consacrées à la mode ou qui y consacrent du moins l’essentiel de leurs pages. Combien d’articles parus et abondamment illustrés sur « comment être la plus maigre pour aller danser » dans la presse-partout ? Qui est le plus coupable ? « Le scandale du sang contaminé » n’a jamais trouvé de coupable. Trop dérangeant. Contentons-nous de trouver des responsables ou du moins des complices, et là, on n’a que l’embarras du choix… Miroir, dis moi qui je regarde, qui regarde mon corps, quel corps je regarde, quelle revue je lis, à quel défilé j’assiste, quelles marques de vêtements j’achète et je porte…

Mon corps, ton corps, son corps, votre corps, leur corps… le mien, le tien… voilà du boudin…

• heureusement, il y a des mannequins qui donnent des images plus raisonnables comme Laetitia Casta, Pénélope Cruz… quelques rares agences de pubs qui nous montrent des femmes et des hommes plus près de la normalité… ou la marque militante Dove, voir sur son site la séquence vidéo Matraquage.

- Penelope Cruz par Chopard, Laetitia Casta par Dior avec le sourire -

Alain Dartigues

- mention : www.pariscotedazur.fr – avril 2008, ne te découvre pas d’un fil… de couture -
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