Nelly Olin prend le parti des animaux sauvages

et dénonce leur utilisation dans les spectacles de cirque.

Comme beaucoup de ministres de l'écologie qui l'ont précédés, il sera difficile de retenir un fait marquant de son passage au gouvernement Villepin. L'écologie n'est encore et toujours qu'un alibi, pas un vecteur essentiel de décision. Les femmes nommées à ce poste font office de potiches, les hommes participent au décorum… La prise de position de Nelly Olin concernant les cirques, mérite néanmoins notre attention, nos applaudissements et nos encouragements.

Elle a déclaré être favorable à la disparition des animaux dans les cirques. S'il est vrai, qu'à priori, chats et chiens savants, ne souffrent pas de leur vie de saltimbanque, les animaux sauvages, mêmes ceux qui naissent en captivité, n'ont rien à y gagner. Même lorsqu'ils sont bien traités (et les exemples de maltraitances malheureusement existent), le territoire dans lequel ont les fait évoluer est ridiculement petit. Les performances que leurs dresseurs s'acharnent à leur faire réaliser valent-elles cette privation de liberté ? Certes, la vie dans les grands espaces ou dans la jungle est dure, féroce parfois, impitoyable. De plus en plus même, car la chasse lorsqu'elle est autorisée, le braconnage, réduisent comme peau de chagrin leur espérance de "survie", dans un cadre sans cesse rétréci.

La justification de ce type d'activité humaine qui se fait au détriment de l'activité animale est bien maigre. On nous parle de tradition comme si toutes les traditions étaient défendables – l'excision ou le repassage des seins le sont-elles ? Les organisateurs se déculpabilisent en arguant aussi que les animaux bénéficient de conditions sanitaires convenables, que les dimensions de leurs étroites prisons répondent aux normes, ici européennes…

Qui cela convint-il encore ? Apparemment plus Nelly Olin et c'est tant mieux. Un mouvement est en train de prendre de plus en plus d'importance dans le monde du spectacle : celui des cirques sans animaux. Le Canada et son désormais très fameux Cirque du soleil, montrent l'exemple et confirment que les tigres tigrés ou blancs, les éléphants, les lamas, les dromadaires, les hippopotames (nous en avons encore vu un se faire trimballer, l'année dernière dans les rues de Cannes, arrimé sur une petite remorque peinturlurée, annonce tristement vivante d'un cirque de passage) ne sont plus nécessaires au succès d'une entreprise de spectacle. Car, il ne s'agit que de spectacle après tout, pas de pédagogie, de savoir, d'éducation…

Il existe assurément quelques réserves, quelques zoos qui ont une fonction nouvelle, celle de protéger, de préserver des espèces que l'homme, chasseur impénitent, incapable de gérer la ressource, a mis en danger d'extinction. Attention, le mélange des genres est parfois un piège, une autre astuce pour des entrepreneurs peu scrupuleux qui ne se posent guère de question sur cette relation ambiguë entre l'homme et l'animal.

Jacques-Yves Cousteau a été un des rares et des premiers à oser dénoncer les cirques aquatiques mettant en scènes des mammifères marins. Et si les spectacles qui y sont montrés sont d'une qualité esthétique incontestable, là n'est pas la question. De quel droit privons-nous de liberté et d'espace ces superbes animaux qui ne demandent qu'à vivre la vie que le créateur – si tant est qu'il en existe un - leur a attribué ? Il convient d'y répondre en toute conscience avant de s'aventurer dans un de ces parcs aquatiques et autres Marineland qui se sont multipliés sur tous les continents… Etre complice d'un tel système est notre choix !

On ne peut que constater, ici et là, l'indifférence de certains hommes vis à vis de la vie animale. Une petite vidéo circule en ce moment sur le net. Ames sensibles s'abstenir à visionner si vous osez. On y voit des japonais capturer un banc de dauphins, à moins que ce ne soient des globicéphales, et les dépecer vivants, dans les pires conditions, sans état d'âme, sans âme du tout, sans faire preuve à leur égard d'une parcelle d'humanité. La façon dont sont traités ici ses animaux est significative. Le psychopathe et les sociopathe commence par arracher les ailes des insectes, les pattes du lézard, la queue du chat, avant de s'en prendre aux hommes, avec la même froideur, le même détachement pour le mal qu'il fait. N'y prendrait-il pas plaisir ?

A la recherche du temps perdu… ou plutôt d'électeurs à cajoler, Ségolène déclarait royalement, en visitant une manade : la corrida est un spectacle magnifique. Je comprends la passion de ceux qui s'enthousiasment pour cela ! La candidate du PS assure éprouver de la compassion pour les hommes. En éprouve-t-elle pour les bêtes ? Comme si l'une n'était pas liée à l'autre…

- mention : www.pariscotedazur.fr - mars 2007 -
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