Paris Côte d'Azur : 2 rue Auber,

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le bureau atypique d'une entreprise atypique.

Rédacteur pour l'hebdomadaire Cannes-Midi, dirigé d'une main de fer par le Corse M. Maestroni, Fernand Dartigues était aussi correspondant du quotidien genevois La Suisse et du mythique magazine Art. Durant le Festival de Cannes, il rejoignait la rédaction de La Cinématographie française. C'est à cette occasion qu'il eut le désir un peu fou de créer son propre journal. C'est ce qu'il fit en mai 1959.

Pendant quelque temps, celui-ci prit le nom de Cannes Festival, avant de devenir Paris Côte d'Azur, titre auquel il ajouta plus tard le qualificatif d'International, répondant à la suggestion de Jean Robert Toutain, PDG du Palm Beach de Cannes.

Ne disposant de peu de ressources financières, c'est dans son propre appartement qu'il installa son bureau et c'est à cette adresse que son magazine fut publié jusqu'à sa mort, en l'an 2000. Pour ceux qui s'y rendirent, ce lieu de vie était un vrai poème. Punaisés au mur, des couvertures de journaux, des poèmes, des dessins, des affiches d'artistes amis, des intérieurs de boîtes d'allumettes dans lesquelles il collait des images découpées dans des revues…Des piles de magazines dans un coin, des dossiers qui s'entassaient…un capharnaüm sympathique, sans parler du couloir qui donnait accès au bureau, lui aussi envahi par des dossiers débordant des étagères et des articles collés directement sur les murs et soulignés au crayon…

Le dessin de M. Coulon (beaucoup trop vite parti en fumée, la cigarette étant la cause majeure) est à peine une caricature. Les machines à écrire ronronnent, le téléphone n'arrête pas et Mauricette Berthaud, que les initiés appelaient plus simplement Mauricia, joue à la secrétaire modèle, ce qu'elle fut jusqu'à sa retraite. Elle se dépensa sans compter pendant une vingtaine d'année et c'est grâce à elle si le journal passa à travers les embûches qui ne manquèrent pas de survenir tout au long de la vie de Paris Côte d'Azur… dans sa version papier.

La page est tournée, les bruyantes machines à écrire ont rejoint le téléphone à cadran dans les oubliettes, l'ordinateur a tout remplacé, le Dieu de la presse et des médias circule désormais sur le web. La révolution Internet a succédé à la révolution Gutenberg !