Loi anti-tabac : interdiction de partir en fumée.

Catégorie C'est notre santé

Serge Gainsbourg se flattait, s'il avait à choisir entre jeter une femme et une cigarette, de jeter la cigarette… parce qu'on la jette plus facilement !

- en juin 1997, Time faisait du mégot sa couverture -

Plutôt provocateur ! Pas si facile que ça de jeter sa dernière cigarette. Gainsbarre a rejoint la très longue liste de ceux qui, vedettes du grand écran, du show-biz, chefs d'entreprise et des millions d'anonymes, ont péri à cause du tabac. Tous ces disparus regrettent-ils leur pratique ? J'en ai rencontré plusieurs qui, sur leur lit de douleur, n'ont pas hésité à l'avouer. Nous les pleurons tous.

Il y a quelques petites dizaines d'années, la jeunesse française percevait systématiquement, lors de son passage sous les drapeaux, chaque mois, sa ration de cigarettes. Personne ne parlait alors des dangers provoqués par la consommation de tabac et il était d'autant plus facile de prendre l'habitude de fumer. Cancer du poumon, connaît pas !

Aujourd'hui, on connaît parfaitement les risques liés à cette pratique. Ce sont les compagnies de tabac qui ont, les premières, diligenté les recherches. Elles ont tout fait ensuite pour en dissimuler les résultats, qui, révélés au public, risquaient d'être catastrophiques pour leurs chiffres d'affaires.

Mais, la prospérité des uns ne fait pas forcément la santé des autres. Les agriculteurs qui cultivent le tabac, les buralistes qui le vendent, l'Etat qui touche de confortables redevances, les multinationales qui diffusent leurs marques sur toute la planète, ne voient avant tout que leur profit. Comme si la santé des usagers était le dernier de leur souci ! Fumez, fumez, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie…C'est au consommateur de prendre ses responsabilités. En toute connaissance de cause ? Ce n'est que depuis peu que les dangers sont établis et pourquoi donc continuer à faire la promotion de la cigarette et de ses dérivés, surtout sur les nouveaux marchés, en Afrique et en Asie ?

Certains pays ont commencé à réagir. Comme d'habitude, ils prennent tout un lot de mesures, interdisant ceci, rendant obligatoire cela. La raison semblant un bien peu partagé chez l'être humain, il s'agit de le protéger contre lui-même. D'où les feux rouges, les ceintures de sécurité, les radars, les prisons, la solidarité,… il faut en passer par là, semble-t-il.

En Angleterre, le Parlement a voté, en février dernier, l'interdiction totale du tabac dans les lieux publics. En Irlande, en Italie, en Espagne et en Norvège aussi. En Allemagne, en Autriche, en Belgique, au Danemark, au Pays-Bas, seuls les restaurants échappent à l'interdiction de fumer dans les lieux publics ; ils sont considérés comme des lieux privés dans la mesure où rien ne vous oblige à y aller…ainsi soit-il monsieur Philip Morris !

Au Portugal, on réfléchit et en France on hésite : un pas en avant, ça résiste, un pas en arrière… Au Québec et en Ontario, les deux provinces les plus peuplées du Canada, il est depuis peu interdit de fumer dans tous les lieux publics, y compris les bars et les restaurants.

En Australie il est interdit de fumer dans les aéroports, les administrations gouvernementales, les cliniques, sur les lieux de travail, et dans la plupart des centres commerciaux. Au début des années 80, Dick Smith, fondateur du magazine Australian Geographic, avait financé une vigoureuse campagne anti-tabac. Il y dénonçait l'hypocrisie du système et lançait un concours de "détournement" des publicités de cigarettes. Dans les années 50, la télévision américaine diffusait cette publicité racoleuse : I always smoke when I work, they go together. Ainsi soit-il monsieur le cow-boy Marlboro !

Combien de milliards de paquets de cigarettes ont été fumés depuis ? Combien de décès reliés à cette pratique, combien de drames familliaux ? Combien de billions de dollars engrangés par les marchands de tabac, combien d'euros engloutis dans le trou de la sécu ?

Dieu est un fumeur de havanes, mais nous, pauvres mortels nous fumons des gitanes…et effectivement, nous en mourrons…

- mention : www.pariscotedazur.fr - juin 2006 -