Chirac à Cannes, sur fond de présidentielle et d'échéances électorales,

le chef d'Etat compte ses amis et leur apporte son soutient.

Nicolas était venue il y a quelques mois. Un petit parcours matinal en vélo, boulevard du Midi, entre Mandelieu et Cannes, accompagné de son plein gré par Richard Virenque lire l'article. A peine douché, une paella au Cannet et plein de mains à serrer pour mesurer sa popularité grandissante. Cette fois, c'est Jacques Chirac qui fait le déplacement avec, pour prétextes, la visite d'Alcatel et l'inauguration de ce fameux boulevard qui relie Cannes à Mandelieu. Le président de la République, soit dit en passant, le premier à visiter les installations de ce fleuron de notre industrie aéronautique, a paru surpris et ébloui de tant de technicité. Mais le plus important restait à faire…

En saluant la mémoire de son amie, Louise Moreau, dont le député maire de Cannes avait pris l'initiative de donner le nom au boulevard du Midi, malgré un tôlée général de la part de la population quand à cette nouvelle appellation, le président donnait le ton. Celui-ci était, mine de rien, plus politique. L'enjeu pouvait être ressenti ici comme électoral. En effet, invité par Bernard Brochand pour dévoiler la plaque "Boulevard du Midi – Louise Moreau", c'est l'échéance des législatives qui se profilait.

Bernard Brochand, dont on connaît les liens privilégiés avec Chirac, est candidat à sa propre succession. Il sera en compétition avec le maire de Mandelieu, Henry Leroy, qui ne craint pas d'affirmer que, avec ou sans investiture de l'UMP, il ira au combat et cherchera à succéder sur les tablettes à l'actuel maire de Cannes et aussi, justement, à cette Louise Moreau qu'il avait battu lors de déjà lointaines batailles municipales. C'était en 1997, Louise Moreau quittait la mairie de Mandelieu après 24 ans de règne. Ce qui ne l'empêcha pas de rester député de Cannes jusqu'à sa mort, en 2001.

Dans le contexte des municipales de 2008, un échec aux législatives en 2007, serait de mauvaise augure pour Bernard Brochand. La présence de Jacques Chirac peut être comptabilisée comme un soutien objectif au député sortant, un atout face à un concurrent éventuel, issu de la majorité mais qui, lui, se réclamerait de Nicolas Sarkozy…. Dans cette féroce compétition, chaque point compte !

- mention : www.pariscotedazur.fr - mars 2006 -