Le Cinéma québécois en souffrance :

il devra faire des choix.

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- l'invasion barbare de Denys Arcand au Festival 2003 -
Seul représentant de la francophonie sur le vaste territoire de l'amérique qu'elle soit du Nord ou du Sud, le cinéma québécois souffre. Comme en France, il a besoin d'aides et cette fois c'est le gouvernement fédéral qui les lui refuse. Pour survivre, il lui faut, s'il veut garder ses particularismes et son style, peu apprécié par son puissant voisin, se trouver des spectateurs à l'international.

Ainsi les 350 000 à 500 000 dollars par an d'aides, apparaissent à première vue comme bien modestes. Elles devront dorénavant servir à soutenir la promotion des films québécois à l'étranger. Plus particulièrement à assurer leur présence lors de cinq festivals jugés prioritaires : Cannes, Venise, Berlin, Sundance et Pusan, en Corée du Sud. Chaque film sélectionné, recevra une providentielle somme de 100 000 à 2000 dollars.

Ottawa ne veut pas donner un cent de plus à l'organisme, Téléfilm, chargé de distribuer cette manne si nécessaire. Pour son directeur, c'est un peu juste, pour ne pas dire insuffisant. Il en a profité pour rappeler, lors d'une conférence de presse que, si le contenu était certes un critère essentiel, la capacité du film de trouver son public et de percer sur le marché international était un élément déterminant.

Surprise, surprise, mauvaise en l'occurrence pour Denys Arcand dont le projet de film n'a pas été retenu ! "La Vie secrète des gens heureux" de Stéphane Lapointe présenté aux acheteurs américains dans le cadre d'un évènement organisé à New York par Téléfilm, recevra, lui, l'aide à 100 000 euros.

Le cinéma québécois a fait ses premières passes internationales au Festival de Cannes, en 1963. "Pour la suite du monde" de Pierre Perrault avait surpris et intéressés les festivaliers. Fernand Dartigues, rédacteur pour le magazine "La Cinématographie française", fut dithyrambique. A sa suite, des centaines de journalistes lui rendirent hommage et ce film aux limites du documentaire, est considéré comme un des dix films québécois les plus importants.

Après beaucoup plus de bas que de hauts, le cinéma québécois enlevait en 2003, à la surprise générale, le Prix d'interprétation féminine. C'est Marie-José Croze qui fut cette année là, l'heureuse élue dans le film de Denys Arcand : les invasions barbares.