Côte d'Azur : une actualité judiciaire au long cours.

La justice en spectacle… un ange passe.


- photo d'archive : on y voit Renée Leroux, en 1978,alors PDG du Palais de la Méditerranée, en compagniede deux employés, à gauche, Patrick Chos qui deviendradirecteur de Casinos sur la Côte et en Tunisie -

Le silence d'Agnelet. C'est l'affaire grand-guignolesque – bien qu'il ne manque que le sang de la victime – qui recèle tous les ingrédients pour attirer les foules, remplir les colonnes des journaux, alimenter les rumeurs et la plus folle imagination d'un public à la curiosité malsaine. On se presse au prétoire, on se pousse du coude pour désigner les principaux acteurs, les ténors du barreau, les témoins. Le dessinateur de service croque tous les propagandistes. La belle Agnès Leroux a disparu un beau jour d'automne de 1977. Son amant, Me Jean-Maurice Agnelet est le coupable tout trouvé. Mais les hommes de lois, pour le moins intimidés ou trop prudents face à ce confrère, franc-maçon notoire qui connaît tous les rouages du système, s'emberlificotent. Après presque trente ans de procédures, on en ait toujours au même point et, sans le corps de la disparue, il y a peu de chance qu'on connaisse un jour la vérité. Un ange a passé qui a emporté toutes les preuves de la culpabilité ou de l'innocence…

Délocalisation. Il a fallu aller jusqu'à Lyon pour tenter d'y voir plus clair dans l'affaire Tannouri-Cardix. Une façon aussi de calmer le jeu car nombre de personnes y sont mêlées dont des officiers de justice. Le premier voit les plaintes s'accumuler, depuis 1987. Pas pour des broutilles. En général c'est plutôt en millions d'euros que se chiffrent les détournements. On reproche au second d'avoir fait transiter d'importantes sommes de son client, en fuite au Liban, le susmentionné Tannouri, permettant ainsi à celui-ci de racheter en sous-mains, sa luxueuse villa du Cap d'Ail…D'autres avocats se sont aussi laissés prendre au piège et sont cités à comparaître en correctionnelle…L'ange poursuit sa route…

L'ange qui venait du froid. Il faut reconnaître que le procureur Eric de Montgolfier n'a pas tort de s'inquiéter de certaines pratiques locales. Elles flirtent ou débordent trop souvent les limites de l'admissible de la part de professionnels qui devrait être au-dessus de tout soupçon…

Le foot à l'honneur. La Ligue de football accuse Xavier Pettinato d'une sombre affaire de corruption d'arbitres français. Il réplique qu'il n'a pas de leçon à recevoir de cette république bananière…Mais, ce qui semble le plus grave, c'est son implication dans une escroquerie portant sur la vente d'habitations appartenant à la ville de Nice. Il a toutes les infos nécessaires pour monter cet arnaque, un temps membre du cabinet de Jacques Peyrat… Un ange passe…

Foot toujours. Le supporter dont pétard qu'il avait jeté sur la pelouse du stade de Nice avait déchiqueté la main d'un jeune pompier volontaire, s'en tire bien. Un an de prison avec sursis et six mois fermes qu'il passera chez lui, contrôlé par un bracelet électronique. Mais son attitude et celle de ses amis-supporters venus le voir lors de sa sortie de prison, ne prouve pas que la leçon ait été comprise…Un ange passe et revient…

Six mois ou six ans ? La différence n'est pas négligeable pour ce mineur condamné pour viol. Une erreur d'écriture l'avait libéré après seulement six mois de prison alors que le jugement était de six ans. Le Parquet demande maintenant de rectifier le tir et de rétablir la sentence première. Apparemment difficile si l'on veut appliquer la loi à la lettre…L'ange doit retourner à la case départ…