Montréal : le mât du stade.

Longtemps mât de fortune, il fut pour certains glissant comme un mât de Cocagne. Pour tous les Canadiens, il reste planté tel un mât totémique.

Catégorie Pieds dans le plat

Les Jeux olympiques de Montréal furent parmi les plus onéreux de l'histoire. Ils coûtèrent aux canadiens, et en premier lieu aux montréalais, un effort financier considérable. Le Stade olympique devait être la carte postale la plus représentative de cette manifestation. Elle le fut, mais a quel prix ! Le Québec n'en finissait plus de payer. Le maître d'œuvre, la ville, fut à deux doigts de rendre son tablier devant le défi que représentait l'édification de cet empire du sport, conçue par l'architecte français, Roger Taillibert qui dans ce dossier n'avait rien à se reprocher.

L'imposante couverture amovible du toit resta des années, entreposée dans des entrepôts, à Marseille, avant que de pouvoir être installée. La tour elle-même fut terminée après les Jeux.
Ce rappel olympique quelque peu douloureux vient de resurgir à l'occasion du réaménagement de cette fameuse Tour.
Elle domine le paysage et s'impose par sa silhouette de tour Eiffel penchée, très "design". Toute capitale s'en trouverait fière, à juste raison.

Mais les dollars sont les dollars et pourquoi ne pas rentabiliser cet incroyable espace composé de 12 étages, et y aménager des bureaux ? Ce projet donna lieu à la signature d'un protocole en 2001. " Quatre ans et 20 millions de fonds publics plus tard, les travaux en vue d'aménager des espaces de bureaux sont arrêtés." Cela fait pourtant trois ans que les locataires auraient dû s'installer. Cela aurait permis à la Régie des installations de faire entrer un million de dollars de recettes supplémentaires. Une aubaine !
La frustration est grande pour ceux qui cherchent à comprendre car les négociations en cours sont confidentielles. Bonjour la transparence chez nos cousins d'Amérique ! Ils sont d'ailleurs les premiers à s'en plaindre.

Les mésaventures des québécois seraient presque propres à nous consoler de notre échec pour les JO de 2012. Les Jeux ça coûte cher et ça ne rapporte gros que pour certains commerces. Les contribuables ne sont sûrs que d'une chose : franchir la ligne d'arrivée en pôle position. Apparemment, si l'on en croit leurs réactions, ça devait leur suffire. Du vin et des Jeux, un concept toujours d'actualité !


- mention : www.pariscotedazur.fr - septembre 2005 -