Enterrement de première classe pour Tommy Lee Jones
L'homme in black avait troqué son costume contre une panoplie de cow-boy, le temps d'une réalisation courageuse et ambitieuse, la sienne.
Pour parler du problème latino aux Etats Unis, il faut beaucoup d'audace mais les Américains en ont. Ils ont une capacité, 1er amendement oblige, à s'autocritiquer, à se mettre sur la sellette, ce qui nous fait trop souvent défaut.
-Tommy Lee Jones qui mis de nombreuses années pour passer de second couteau (il obtint en 1993 l’Oscar du meilleur second rôle pour sa prestation dans "Le fugitif" d' Andrew Davis) à celui de vedette de premier plan. Accompagné à Cannes par sa femme, il mis son point d'honneur à bougonner et à montrer le visage fermé d'un fermier un peu perdu dans les vastes espaces du monde du spectacle. En contre point de sa participation dans "Space cow-boy" de Clint Eastwood sans doute.
Tommy Lee a trouvé avec le Mexicain Guillermo Arriaga un complice de talent à qui le jury du festival a décerné le Prix du meilleur scénario. Romancier, Guillermo avait écrit et réalisé son premier film, "Campeones sin limite" en 1997. il ne craint de le dire, "Les trois enterrements de Mequiades Estrada" est un film politique. "Je crois que l'heure est venue de mener une réflexion profonde sur les relations entre le Mexique et les Etats-Unis. Il n'est plus possible de laisser des Mexicains mourir à cause de politiques migratoires ambiguës", a-t-il déclaré à l'AFP. "Les Etats-Unis ont besoin du Mexique et le Mexique a besoin des Etats-Unis, a-t-il ajouté avec force.
Le corps de Melquiades Estrada, paysan mexicain, est retrouvé en plein désert, où il a été rapidement enterré après son assassinat. Par qui ?
Pete Perkins (joué par Tommy Lee Jones), contremaître de la région et meilleur ami de Melquiades va mener lui-même l’enquête que les autorités locales refusent d’assumer. Seul garant, dans cette étrange région du Texas, d’une réelle humanité, il va découvrir le meurtrier (Barry Pepper), lui faire déterrer le corps et offrir à son ami le plus beau voyage de sa vie, vers une sépulture honorable dans son Eldorado natal, le Mexique.
Il va aussi offrir à son assassin une magnifique leçon sur la vie des hommes, le sens des valeurs, le respect de la vie.
Bien inspiré, Luc Besson a mis quelques sous dans la production d'un film qui aurait eu du mal à délier les cordons des bourses hollywoodiennes.
Grand bien lui a déjà était fait, le film a été sélectionné au Festival de Cannes et y a reçu un excellent accueil !
- mention : www.pariscotedazur - mai 2005 –