Purisme
- poème -
Depuis le jour où nous sommes plûmes
Comme vous me devîntes chère !
Et lorsque nos cœurs s'épanchèrent
Que de belles heures nous eûmes !
Un soir ensemble nous dansâmes
L'un et l'autre nous nous éprîmes
Très gentiment nous nous sourîmes
Et tendrement nous nous parlâmes.
J'ignorais alors vos malices
Comment vouliez-vous que je susse
Comment vouliez-vous que je crusse
Et que si vite je comprisse ?
Un jour pourtant vous me quittâtes
Et pourquoi je vous écrivisse
Il fallut bien que je souffrisse
De ce cœur que vous déchirâtes !
Il est vrai qu'à la fin tout passe
La cigarette que l'on fume
Et les amoureux que nous fûmes.
Fallait-il que j'assassinasse
Les beaux moment que nous passâmes ?
Je ne sais pas comment vous pûtes
Trahir cet amour sans limite
Je ne sais comment vous conçûtes
Le mal qu'en riant vous me fîtes !
Qu'importait que je vous portasse
La plus ardente passion
Qu'importait que nous rompissions ?
Vous demeurâtes comme glace !
Et depuis je bois de l'absinthe
Pour oublier mon amertume :
Où sont les jours que nous vécûmes
Où sont les propos que nous tintes ?
Fernand Dartigues { 1912 –2000 ]
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