Les logements sociaux. Le syndrome du tonneau des Danaïdes…
Dans sa dernière note régionale, le Groupe SCET, Filiale de la Caisse des Dépôts, alerte sur une contraction inédite de la production de logements sociaux en région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur. Une dynamique désormais très insuffisante pour répondre à une demande qui n’a jamais été aussi forte.

- HLM, La Frayères, Cannes qui n'est pas d’ailleurs un mauvais élève
avec + 19% de son parc immobilier en social -
Avec plus de 230 000 demandes en attente, soit neuf candidats pour une attribution, la tension sur le parc social atteint un niveau inédit en PACA. À la mi-novembre 2025, 2 724 logements sociaux seulement ont été agréés, soit un tiers des objectifs annuels, pourtant déjà revus à la baisse par rapport à 2024. Le parc social ne représente que 14 à 15 % des logements régionaux, et seules 141 des 197 communes soumises à l’obligation de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) atteignent leurs objectifs.
Les analyses du Groupe mettent en évidence quatre facteurs majeurs :
- une gouvernance de l’habitat souvent dispersée, marquée par des politiques locales hétérogènes ou reléguées au second plan.
- la contrainte du Zéro Artificialisation Nette, qui renforce des réticences locales déjà fortes à accueillir du logement social, dans un contexte de multiplication des oppositions de riverains.
- des réglementations spécifiques au territoire (Loi Littoral, Plans de prévention des risques naturels...) qui restreignent les possibilités d’aménagement.
- un modèle économique fragilisé : foncier rare, renchérissement des coûts, crise des promoteurs, tensions financières des organismes HLM qui mettent en tension l’économie de la production.
Le Groupe préconise de changer les représentations du logement social en concertations avec les habitants, les interventions d’élus, la communication territoriale, la mobilisation des acteurs économiques. Il s’agit de mieux adapter l’offre aux besoins réels en fonction des typologies, de développer aussi des produits intermédiaires permettant de répondre aux profils variés des habitants (Prêt Locatif Social et du Bail Réel Solidaire)…
La question des coûts de production demeure cruciale. Le prix de revient au mètre carré a augmenté de manière continue, provoquant une tension financière pour les organismes HLM. Face à cette réalité, il semble pertinent d’aider les entreprises à mieux répondre aux marchés publics, d’accompagner les bailleurs sociaux dans la diversification de leurs modes de production, et de structurer un tissu local d’entreprises capables de répondre efficacement aux appels d’offres. Par ailleurs, le financement des opérations se complique avec une baisse des prêts bancaires et une hausse des fonds propres investis.
[NDLR. Un dossier qui a du mal à sortir du tiroir, c’est celui des résidences secondaires et des bâtiments publics et privés inoccupés. En effet, dans le contexte actuel, le nombre des résidences privées qui ne sont occupées que quelques mois voire semaines par an est indécent. Il conviendrait, dans un premier temps de dissuader les nouveaux candidats à la construction de nouveaux logements, en privilégiant la vente de ceux déjà construits, plutôt quand en construisant de nouveaux. Par ailleurs, il existe un nombre important de locaux et autres bâtiments publics vides ou sous occupés qu’il conviendrait de réhabiliter et de changer de destination. Le privé aussi dispose de réserves immobilières, notamment dans le domaine des bâtiments industriels et ou commerciaux inoccupés.]