Pour une liberté de procréer ou pas...
Alors que les Droits à l’avortement et au libre accès des moyens de contrôler la reproduction sont battus en brèche dans les pays où elle est autorise comme les USA, la député européenne, Emma Rafowicz dresse le bilan. Elle réclame que ce droit soit accessible et sûr partout en Europe :

« En effet, en 2025, l’accès à l’avortement, droit fondamental, reste une conquête fragile, menacée par le manque d’investissement de certains États-membres et par les vents conservateurs qui soufflent sur le continent. Aujourd’hui, près de 20 millions de femmes et personnes enceintes dans l’UE n’ont toujours pas accès à un avortement légal et sans danger constituant, ainsi, une urgence de santé publique. Ces restrictions exposent à des risques graves : complications médicales, souffrances psychologiques, et une atteinte directe à l’autodétermination, à l’intégrité physique et mentale, ainsi qu’aux droits à l’éducation et au travail. Les personnes concernées deviennent des citoyens de seconde classe, privés de leur autonomie corporelle.
D’après l’étude internationale « exporting abortion », chaque année, au sein de l’Union européenne, plus de 5 000 femmes sont contraintes de traverser les frontières pour accéder à ces soins essentiels, un chiffre évidemment minimisé par le manque et l’opacité des données. De la Pologne à Malte, ces voyages forcés, souvent coûteux et traumatisants, rappellent l’illusion des droits pour toutes.
Face à ces inégalités persistantes, l’initiative « My Voice, My Choice » propose une réponse concrète et respectueuse des souverainetés nationales : un mécanisme d’adhésion volontaire (« opt-in ») ouvert aux États membres, financé par l’UE, pour soutenir financièrement les interruptions de grossesse accessibles à toute personne en Europe qui en aurait besoin, sans interférer dans les législations nationales. Cette solidarité paneuropéenne vise un avortement libre, gratuit et sécurisé partout sur le continent, comme un pilier de l’accès aux soins essentiels. L’initiative n’harmonise pas les lois mais souhaite compenser les disparités entre les États membres, comme une obligation à respecter la dignité humaine.
Le groupe S&D se bat et continuera de se battre auprès des militantes et militants pour une Europe de la justice sociale où le choix n’est plus un privilège mais un droit inaliénable. La France, en inscrivant le droit à l’avortement dans sa Constitution en 2024, trace la voie vers le progrès. Nous appelons à l’étendre dans la Charte européenne des droits de l’Homme.
Face à la montée des mouvements anti-genre partout en Europe et au recul des droits humains, il est temps d’agir : dans tous les textes qui y font référence, l’initiative « My Voice, My Choice » devra être soutenue par une majorité la plus large possible au Parlement européen afin de permettre un fonds de solidarité immédiat et le respect des droits humains, pour toutes et tous, partout. »
Emma Rafowicz