Draguignan. Le style Rembrandt au fil du temps… le mythe aussi.

Catégorie Les Arts au soleil

L’exposition propose un dialogue entre les œuvres du XVIIe siècle et celles de leurs héritiers français, afin d’éveiller la sensibilité du visiteur à diverses questions : commerciales (attribution, circulation des œuvres), plastiques (harmonie des couleurs, jeux de lumière, distance d’observation), et esthétiques (élaboration d’un vocabulaire pour saisir la magie propre aux toiles de Rembrandt).




Elle retrace également la manière dont la France des Lumières découvre et adopte le génie de Rembrandt, dont les œuvres, près de quarante ans après sa mort, commencent à quitter la Hollande pour rejoindre les collections des amateurs français. C’est dans ce contexte que Paris s’impose comme la nouvelle capitale du marché de l’art européen. L’exposition invite ainsi à revivre une époque charnière, celle où les Français apprennent à regarder, à apprécier et à parler de Rembrandt.

Le musée de Draguignan possède deux tableaux longtemps attribués à Rembrandt, mais qui ne sont en réalité pas de lui. Ces œuvres, saisies pendant la Révolution en 1793, montrent chacune un jeune homme avec une toque et une chaîne en or, dans un style qui imite bien le maître hollandais.

L’un des tableaux, « L’enfant à la bulle de savon », a même été volé en 1999, tant il avait fasciné son voleur. Retrouvé 15 ans plus tard, il a été identifié comme une imitation française du XVIIIe siècle. L’autre tableau, peint par un artiste hollandais du XVIIe siècle, n’est pas non plus de Rembrandt.

Ces deux œuvres montrent à quel point Rembrandt a marqué les esprits. Elles sont au cœur de l’exposition Le phare Rembrandt, qui raconte comment, au XVIIIe siècle, ses tableaux ont commencé à séduire les collectionneurs français, bien après sa mort. Cette exposition réunit également des œuvres de Chardin, Fragonard ou Rigaud, qui ont étudié et collectionné son travail. Au total se sont 66 œuvres dont 46 peintures, parmi lesquelles trois chefs-d’œuvre de Rembrandt, ainsi que cinq dessins et 15 estampes, qui sont exposés.

Des prêteurs prestigieux s'associent à cette exposition. Ainsi le Musée du Louvre prête « La Sainte Famille avec Sainte Anne » ; la National Gallery of Art de Washington prête trois Rembrant. Quant au Musée d'Amiens, il prête lui huit tableaux dont la « Tête de vieillard »…



- Saint Mathieu, circa 1660 © National Gallery of Art de Washington -