La Napoule. Présence de coraux méditerranéens dans le port de La Rague...

L’association NaturDive a vu son projet Cladocora retenu parmi les lauréats de l’appel à projets « Faune et flore en danger : protéger et préserver les espèces menacées », lancé par la Fondation Crédit Mutuel Alliance Fédérale.



- photo © NaturDive, Samuel Jeglot -


Ce projet vise à sauvegarder et restaurer les colonies de Cladocora caespitosa, un corail endémique de Méditerranée classé en danger sur la Liste rouge mondiale de l’UICN et espèce protégée en France depuis juillet 2025, récemment découvert dans le port de la Rague. Parfois appelé le corail méditerranéen, c’est une espèce unique au monde, capable de vivre plusieurs siècles et de construire de véritables petits récifs sous-marins abritant une biodiversité abondante. Mais aujourd’hui, cette espèce est en déclin rapide, victime du réchauffement des eaux. Dans la plupart des régions méditerranéennes, les colonies se raréfient.

C’est dans le port de la Rague, à Mandelieu-la-Napoule, qu’environ 200 colonies de Cladocora ont été récemment découvertes par les plongeurs scientifiques de NaturDive. Un environnement surprenant pour ce corail réputé sensible : soumis aux variations de température, à la sédimentation et à la pollution, le port paraît être un habitat hostile. Pourtant, certaines colonies y montrent une résilience remarquable.

Le projet Cladocora vise à préserver les colonies les plus menacées, notamment celles risquant d’être ensevelies, tout en favorisant leur restauration et leur reproduction à travers la création  de mini-récifs artificiels. Lauréat du programme de la Fondation Crédit Mutuel Alliance Fédérale, le projet sera déployé sur plusieurs années à partir de septembre 2025.

Les équipes de NaturDive cartographient et suivent l’état de santé des colonies, tout en expérimentant le bouturage et la transplantation sur des supports en matériaux neutres. En partenariat avec les gestionnaires du port, les élèves du lycée professionnel Hutinel de Cannes concevront ces structures, tandis que les écoliers de Fanfarigoule participeront à des ateliers pédagogiques et immersifs autour du corail et de la biodiversité marine.

« Le port de la Rague abrite une population exceptionnelle de Cladocora. En comprenant pourquoi certaines colonies survivent ici, nous espérons trouver des solutions concrètes pour restaurer cette espèce emblématique sur toute la Côte d’Azur. » déclarait Samuel Jeglot, biologiste marin et directeur de l’association NaturDive.

Au-delà du port de la Rague, le projet ouvre la voie à une nouvelle approche de la conservation marine en milieu portuaire. Les structures artificielles développées pourraient être adaptées à d’autres ports, permettant de transformer ces zones urbanisées en refuges pour la vie marine. Il s’inscrit ainsi dans une démarche durable et reproductible, en lien avec les objectifs de restauration de la biodiversité marine portés par l’UICN et la stratégie européenne pour la nature.

« Avec Cladocora, nous voulons prouver qu’un port peut devenir un écosystème vivant très riche, et que la science, l’éducation et la coopération locale peuvent redonner de l’espoir à des espèces menacées. » ajoutait Damien Eloire, de NaturDive, association de plongeurs scientifiques, biologistes marins, écologues, photographes et vidéastes engagés pour la préservation de la biodiversité marine.



- photo © NaturDive, Samuel Jeglot -