Protection de la biodiversité. Quand l’habit fait le moine… ou pas.


La Fondation de la mer a lancé, en octobre, une mission de terrain en Grèce pour protéger le phoque moine, l’un des mammifères marins les plus menacés au monde. Si des mesures de conservation ont été mises en action depuis quelques années pour ralentir le déclin de l'espèce, le phoque moine est toujours classé « vulnérable » par l’UICN. Or, la Grèce abrite la plus grande population restante (moins de 500 individus), dont une colonie d’une trentaine d’individus en mer Ionienne.

Une équipe de la Fondation s’est rendue sur place pour documenter la première partie de sa mission, en partenariat avec l'association grecque Kosamare, l'Université d’Aix-Marseille et l’Université Aristote de Thessalonique. Elle a rencontré des pêcheurs, participé à la dépollution des grottes qui servent de refuges aux phoques, à la maintenance des kits caméras qui permettent le suivi des populations et prélevé des fèces, afin d'en savoir plus sur leur régime alimentaire et leur état de santé. 

Cette mission, qui va s'étaler sur 18 mois, n’aurait pas été possible sans l'engagement de précieux mécènes à nos côtés : Digital Realty, Schneider Electric, Axa et le Fonds Merquel. Leurs dons ont permis de financer ce travail de terrain essentiel, au service de la science et de la préservation de cette espèce emblématique de Méditerranée. 



Daniel, chercheur de l'Université d'Aix Marseille, et Cédric, fondateur de Kosamare,
sont allés mener l'enquête auprès des pêcheurs et fermes piscicoles
pour mieux comprendre leurs interactions avec les phoques moines.


Parfois l’installation des caméras rime aussi avec collecte de déchets dans les grottes...
Pascale, Muriel et Élodie très motivées ! 9 sacs de 100 litres de déchets ont été évacués par la mer.


Bianca et Bella de Kosamare réparent les kits caméras déjà en place au-dessus d'une grotte
 qui sert de refuge aux phoques moines. 


Grâce aux images des caméras qui ont été réparées cette semaine,
l’équipe peut photo-identifier chaque individu, puis l’intégrer à une base de données.
Chaque mois, plus de 3 000 photos sont ainsi triées. 


[NDLR. Quelques rares colonies de phoques moines ont été signalées en Corse où ils vivent eux dans des grottes. Dans l’Antiquité, les Grecs vénéraient le phoque. Chassé pour sa peau et son huile, en concurrence avec les pécheurs, il est traqué et tué jusqu’à sa quasi extinction. Il fréquentait aussi le massif des Calanques de Marseille jusqu'à 1945 environ. La colonie des Îles varoises d'Hyères a disparu vers 1935 et, en Corse.]