Castex : enfin !

La nomination de Jean Castex à la tête du groupe SNCF est une bonne nouvelle pour le ferroviaire. C’est un passionné du train. Il en connaît les ressorts. Il s’intéresse aux hommes, aux techniques, aux aspects industriels.

Son carnet d’adresses étoffé au fil des années pourra l’aider à convaincre, à gagner des arbitrages, à séduire élus locaux et ministres. 

Enfin c’est un homme de terrain et de dialogue. Il a su ramener la paix sociale à la RATP - à coup de généreuses primes il est vrai. Et il a réussi à partager la hausse des salaires qu’il avait accordée avec l’institution régionale francilienne.

Ce ne sera pas aussi facile à la SNCF avec ses 290000 salariés, ses myriades de filiales et ses 40 milliards de chiffre d’affaires à réaliser. 

Le groupe ferroviaire est surveillé, scruté, commenté, médiatisé. Il est soumis aux injonctions contradictoires des gouvernants et des élus qui lui demandent de gagner de l’argent en desservant des liaisons déficitaires sans lui donner les moyens de le faire.

L'ingénieur Jean-Pierre Farandou va lui transmettre une entreprise en bonne santé financière avec des marchés en croissance. Il a su alléger la dette et faire grossir les budgets de régénération. Mais il manque encore de l’argent pour éviter le syndrome allemand.

Haut fonctionnaire devenu grand politique, Jean Castex arrive quand les enjeux s’alourdissent. La concurrence va commencer à peser sur les TGV. 

La multiplication des filiales pour répondre aux appels d’offres régionaux risque de faire éclater le groupe, avec le risque de perdre les cheminots. Et des milliers de kilomètres de lignes sont menacés de fermeture. 

Jean Castex réussira-t-il à obtenir les financements que Bercy a refusés à SNCF Réseau  ?

VRT. Ville, Rail & Transports

- photo (c) PCA -

Les députés et les sénateurs viennent très largement de confirmer le choix du Président de la République de nommer Jean Castex comme PDG de la SNCF. Pour le ministre des Transports, Philippe Tabarot : « C’est une étape importante de franchie, qui prouve que le Parlement sait se rassembler quand il s'agit de l'avenir de la mobilité des Français. »