Golfe du Lion. Mieux connaître les migrations des oiseaux...
Le programme Migralion livre aujourd’hui des résultats inédits sur les migrations d’oiseaux terrestres et marins au-dessus des eaux françaises de Méditerranée.

- balise GPS sur un Pluvier guignard Stephan Tillo, Tour du Valat -
La connaissance des espèces présentes et des saisonnalités de leurs déplacements permettra notamment de mieux définir les études d’impacts des projets de parcs éoliens en mer ainsi que les mesures d’évitement, de réduction et de suivi associées de l’atteinte potentielle à ces espèces.
Lancé en 2020 à l’initiative de la commission spécialisée « éolien flottant » du conseil maritime de façade Méditerranée, le programme Migralion dévoile ses résultats après quatre années de travaux scientifiques en Méditerranée. Financé à hauteur de 4,4 millions d’euros par l’État et les régions Paca et Occitanie, ce programme visait à répondre à un manque important de connaissances sur la présence et les comportements des oiseaux et de la faune volante dans le golfe du Lion, les zones de passages en mer privilégiées par les oiseaux migrateurs terrestres, et les zones de présence des oiseaux marins (zones d’alimentation, de repos...).
La connaissance des comportements et des axes migratoires de la faune volante qui fréquente le golfe du Lion est un défi pour les scientifiques. Certaines espèces de migrateurs terrestres, comme les passereaux dont on sait qu’ils survolent mers et océans pendant leurs migrations, sont particulièrement difficiles à étudier en raison de leur petite taille et de leurs déplacements principalement nocturnes. Quant aux oiseaux marins, si les espèces présentes dans le golfe du Lion sont bien connues, leurs périodes et zones de présence en mer restaient, jusqu’à récemment, peu documentées.
Le programme a donc eu pour mission de contribuer à lever ces zones d’ombre, notamment dans un contexte d’accroissement des activités humaines en mer. Alors que des parcs éoliens pilotes sont implantés à proximité des côtes en limite de mer territoriale et que des parcs commerciaux doivent être implantés, plus au large, au sein de la zone économique exclusive, la connaissance plus fine de l’utilisation de l’ensemble de l’espace marin par ces groupes d’espèces apparaît comme essentielle.
Il montre certains recouvrements entre des zones de migration ou d’occupation préférentielles des oiseaux et les parcs éoliens implantés et en projet. Les cahiers de charges des parcs commerciaux attribués et à venir obligent notamment les porteurs des projets à évaluer et limiter l’impact de leurs projets sur l’avifaune. Selon Eric Hansen, de l’Office français de la biodiversité : « Face à l’effondrement incontestable de la biodiversité, cette étude constitue une initiative pionnière essentielle pour améliorer l’acquisition de connaissances et permettre de mieux concilier de grands enjeux stratégiques comme la production d’énergie renouvelable et la protection de la biodiversité ».
- projet de parcs éolien, Golfe du Lion -
- Les résultats de Migralion sont publiés sur le site https://www.eoliennesenmer.fr/ et les différentes données progressivement mises à disposition sur l’infrastructure de données de l’OFB (https://data.ofb.fr) à partir du 10 octobre. Un webinaire de restitution ouvert à tous se tiendra le 6 novembre, pour permettre au consortium scientifique de présenter ses travaux à une large audience.