La haute mer mieux protégée…

Les 60 ratifications atteintes depuis vendredi 19 septembre, lors de l’Assemblée générale de l’ONU, constituent une étape déterminante pour la protection de la haute mer. La haute mer représente plus de 60% de l’Océan. C'est un refuge de biodiversité : seules 250 000 espèces ont été répertoriées sur les 500 000 à 100 millions d’espèces peuplant les océans. Elle abrite des écosystèmes uniques (monts sous-marins, sources hydrothermales, coraux d’eau froide) riches en ressources génétiques qu'il est de notre responsabilité de protéger.




Ce traité repose sur quatre piliers :

  •  l'accès et partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques marines ;
  •  mettre en place des outils de gestion pour établir des zones protégées en haute mer ;
  •  réaliser des évaluations d’impact pour les activités en haute mer ;
  • renforcer les capacités et le transfert de technologies marines ; 
  • il prévoit également la tenue d’une Conférence des Parties, souvent qualifiée de « COP Océan », qui sera la première instance mondiale dédiée exclusivement à la gouvernance de la haute mer.

En France, en Europe et à l’international, l’objectif de 30% des terres et mer protégés d’ici 2030 est acté. Aujourd’hui, 16 444 AMP (aires marines protégées) ont été recensé par l’UICN soit 9,61% de l’Océan = 34 882 867 km² = 1,18% de la haute mer = 17,79% des eaux nationales.

En France, il existe 565 AMP = 32,5% des eaux françaises soit  3,4 Mkm. Les AMP - dites à la françaises - révèlent de nombreux points de crispations. Entre une protection pas toujours effective et des moyens de contrôle faibles, certes dues aux nombreuses parties prenantes, elles ne sont pas toujours à la hauteur de l'ambition du pays. De son côté, la Fondation de la Mer pour la France appelle à aller au-delà des 4% de zones de protection forte annoncées ; à interdire les pratiques industrielles destructrices dans les AMP en accompagnant cette mesure d’une planification à long terme pour concilier protection de la biodiversité et maintien d’une pêche durable ; à mettre en place des corridors bleus entre les AMP. CQFD !