Notre planète brûle quand elle ne se noie pas…

Aujourd’hui le dérèglement climatique est une évidence. On observe plus d’incendies, plus de sécheresses, plus de canicules, plus de pollutions et aussi, selon les territoires et les saisons, plus d’inondations. Aujourd'hui en France et en Europe, les incendies reviennent chaque été avec plus d’intensité, plus de fréquence et nous regardons avec tristesse et impuissance leurs conséquences dramatiques. Victor Espinosa, lanceur d’alertes, lance un appel aux responsables politiques à agir vite, eux qui ont les moyens et le pouvoir d’agir.



- feux dans le Var © Alain Delmas -


Selon lui, nous devons mettre en place des mesures efficaces qui s’attaque aux causes. « La multiplication des feux témoigne de l’urgence climatique. Il est vital que les politiques publiques s’engagent plus fortement dans la lutte contre le réchauffement, car l’intensification et la fréquence des incendies sont directement liées aux conditions climatiques extrêmes. » Il préconise notamment d’éduquer et de sensibiliser à la culture du risque, à commencer avec les enfants. « Le retour d’expérience montre que le nombre de victimes est très important dans les pays avec une culture du risque peu développée et inversement une culture du risque développée limite les pertes humaines et matérielles. Au Japon, le volet éducatif des risques permet de définir les comportements à adopter selon la situation et la localisation en offrant des solutions efficaces. Chacun sait comment réagir. Cette préparation fait partie du quotidien. »

Victor Espinosa propose aussi de réexaminer les bâtiments et les maisons qui présentent aujourd’hui un danger pour les occupants. Il pointe du doigt la mauvaise gestion des permis de construire dans des zones à risques. Il s’indigne de voir que certains politiques continuent à donner des permis de construire aux abords ou en forêts mettant en danger la forêt elle-même, avec ses animaux et sa biodiversité, mais également la vie et les biens de ses habitants (même constats au sujet des inondations ). Pour lui, « il est impératif de repenser l’aménagement des territoires, notamment en limitant l’urbanisation en zone à risque et en intégrant la prévention des risques dans les politiques d’urbanisme. »

Le Plan ORSEC, qui date de 1952, aurait sans doute besoin d’être renforcer. Il semble insuffisant dans sa portée, car il ne touche qu’une fraction limitée de la populations. Il apparaît donc essentiel pour le lanceur d’alerte « de développer un plan de prévention complémentaire, ciblant les particuliers situés en zones à risque, tout en élargissant cette sensibilisation à l’ensemble des citoyens. Une éducation plus large aux bons réflexes et aux pratiques adaptées permettrait de renforcer significativement la réponse collective face à tout type d’événement : accident, catastrophe naturelle ou crise sanitaire. »

Selon Météo France, le seuil des 40 °C pourrait être atteint tous les ans en 2100 et des records de chaleur, allant jusqu'à 50 °C, sont probables dès 2050 si on ne fait rien pour limiter le réchauffement climatique. Le constat est de plus en plus grave avec des canicules de plus en plus intenses, plus fréquentes et plus longues. Des retours d’expériences assez efficaces et positifs, il y en a des centaines en Europe, en France et dans les régions du Sud de la France. Dans un rapport, l'Agence européenne pour l'environnement met en avant le rôle clé des villes dans la résistance au changement climatique. La forêt métropolitaine de Madrid, Une application pour marcher à l'ombre à Barcelone ou la guerre aux pavés est déclarée à Amsterdam… Tout n’est... peut-être pas perdu si l’on agit dès maintenant !