Plastiques. Les 183 pays réunis à Genève accouchent d’une minuscule souris…

en polyéthylène.

En fait, il s'agit plutôt d'un avortement et la promesse hypothétiques futures négociations. En attendant la planète va continuer à se plastifier.



- les déchets plastiques omniprésents, Cannes -


Depuis son invention en 1907, la production de plastique synthétique et industriel s'est envolée et sa consommation atteint aujourd'hui des sommets. Depuis les années 1960, la population mondiale a été multipliée par 2,5 et la production de plastique, elle, a été multipliée par 40. Selon les données de l’OCDE, la consommation globale est de 60 kg par personne et par an en moyenne dans le monde, avec des disparités flagrantes : 220 kg/an pour un Nord-américain, 114 kg/an pour un Européen et 1,5 kg par an pour un... Éthiopien.

Or, on le sait, le plastique a un impact majeur sur les écosystèmes marins et sur notre santé. Il se révèle être un piège pour la faune et une menace pour les écosystèmes marins. C’est une bombe à retardement pour notre santé :  des milliers d’additifs chimiques sont présents dans les différents types de plastiques, dont plus de  4 000 ont une toxicité avérée et dont seulement 4% sont interdits.  Or, une étude sortie en 2025, indiquait que la quantité de microplastiques retrouvés dans nos cerveaux aurait augmenté de 50 % entre 2016 et 2024. D’ailleurs, le plastique est partout, même là où aucun humain n’a jamais mis les pieds. À près de 11 000 mètres de fond, dans la fosse des Mariannes, on a retrouvé… un sac en plastique. À l’heure où même les profondeurs les plus inaccessibles sont contaminées, le temps des demi-mesures est révolu.

Fléau pour l’ensemble du Vivant, il est urgent d’apporter un cadre légal à la production, à la consommation et à la gestion de la fin de vie du plastique. En toute logique, il s’agit de réduire la production à la source, d’interdire les substances dangereuses, de mettre en place des mécanismes de suivi, de transparence et de soutien aux pays en développement.

Parmi les rares bonnes nouvelles, la décision de la Cour internationale de justice a ouvert la voie à une obligation de « réparations » pour les pays pollueurs. Visés, les combustibles fossiles, dont le pétrole qui est la matière première du plastique. Ils sont de loin les plus grands contributeurs au changement climatique mondial, responsables de plus de 75 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. De son côté, la Chine a réduit à hauteur de 20 milliards par an le nombre de sacs plastiques à usage unique consommés au cours des cinq dernières années, grâce notamment à la mise en application à une norme nationale sur les sacs plastiques biodégradables. 

  • Le 23 juillet dernier, la Fondation de la Mer présentait un webinaire intitulé « Pollution plastique & Océan, un traité peut-il changer la donne ? » pour aider à mieux comprendre les enjeux environnementaux. Le informations ci-dessous en sont tirées de là.