Cholet s’empare du dossier médical…
En 2024, plus de six millions de Français n’avaient pas de médecin traitant, selon la Caisse nationale d’assurance maladie. Près de 87 % du territoire était classé en zone sous-dotée ou très sous-dotée par l’Assurance maladie et les ARS. Si le constat est connu, les réponses concrètes restent, elles, inégalement réparties. La ville de Cholet, déploie un plan d’attractivité médicale à l’échelle de l’agglomération : aides encadrées à l’installation, création d’un Centre Municipal de Santé, accueil d’internes, mise en réseau des professionnels et valorisation des pratiques.

- Cholet © Selbymay -
Comme de nombreuses collectivités, Cholet est confrontée à la diminution progressive du nombre de médecins en exercice, notamment en médecine générale. Ce constat, documenté à l’échelle nationale, a conduit la Ville de Cholet et Cholet Agglomération à lancer un plan triennal d’attractivité médicale, pensé comme un levier d’action structurée, et non comme un simple affichage d’intention. Le dispositif vise à reconstruire les conditions favorables à l’installation de praticiens sur le territoire, qu’ils soient libéraux, salariés, ou encore en formation.
Cholet Agglomération propose trois dispositifs financiers, mobilisables sous conditions, visant à soutenir l’installation ou le maintien de professionnels sur le territoire :
- Installation : jusqu’à 32 000 € pour l’installation en libéral, avec engagement minimum de 5 ans ;
- maintien : jusqu’à 30 000 € pour la reprise d’un cabinet suite à un départ ;
- fidélisation des internes : 4 800 € par an, conditionnés à un projet d’installation pendant 5 ans sur le territoire.
L’ensemble est financé dans le cadre d’un budget de 600 000 € HT sur 3 ans, adopté par l’Agglomération et rattaché à son Plan d’attractivité médicale 2024–2026. Ces aides sont cumulables avec les dispositifs nationaux d’Assurance maladie ou les dispositifs zonés pilotés par l’ARS.
Ouvert début 2025, le Centre Municipal de Santé constitue l’outil structurant de la réponse choletaise. Il vise à offrir à des praticiens un cadre d’exercice en salariat, dans des conditions définies : secteur 1, temps médical sécurisé, absence de charges de structure. Il est actuellement hébergé dans des locaux provisoires, en attendant le déménagement dans un bâtiment neuf à l’automne 2025, comprenant 9 cabinets médicaux ; un espace partagé ; des bureaux de coordination ; une salle de réunion à usage clinique. Le CMS accueille également des internes et s’inscrit dans une logique de formation et de fidélisation, en lien avec les conventions passées avec les facultés de médecine. En complément, la Ville travaille également à l’implantation d’un nouveau pôle santé au cœur du centre-ville, conçu pour accueillir entre 20 et 30 professionnels de santé.
À Cholet, l’exercice médical s’appuie sur des relations de travail établies entre professionnels. Généralistes, spécialistes, établissements de santé et médico-sociaux, pharmacies, Communauté Professionnelle Territoriale de Santé. Ce tissu professionnel bénéficie en outre du partenariat noué avec l’Université d’Angers, dans le cadre du Plan Universitaire Territorial de Santé, qui associe les acteurs du soin, de la formation et de la recherche.
L’ensemble du dispositif repose sur un principe de cohérence territoriale. Il ne cherche ni à concurrencer les métropoles, ni à promettre ce que le territoire ne peut garantir. Mais il s’appuie sur ce que Cholet peut objectivement offrir : un cadre de travail structuré, un réseau professionnel actif, un accès au plateau technique, un accompagnement défini dans le temps. À cela s’ajoute une qualité de vie souvent recherchée par les professionnels de santé : un environnement de taille humaine, des temps de déplacement réduits, une offre éducative complète, un accès facilité au logement, et une vie culturelle et associative dense à l’échelle de la ville et de son agglomération. Et enfin, une situation géographique attractive, avec un accès rapide aux grandes métropoles et à moins d’une heure de la façade atlantique.
La stratégie d’attractivité médicale développée depuis 2024 s’inscrit donc dans une perspective de stabilisation plus que de conquête : créer un écosystème où les médecins peuvent exercer dans de bonnes conditions, en étant entourés, et avec des engagements réciproques clairs. CQFD !