Monaco. Les Cactus à l’honneur…
Mis en vedette par Jacques Dutronc, sa chanson « Les Cactus » dénonce avec ironie l’individualisme des sociétés capitalistes. Elle n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Georges Pompidou, alors Premier ministre y avait fait référence lors d’un débat à l’Assemblée nationale…

Le Nouveau Musée National de Monaco, en collaboration avec le musée Yves Saint Laurent Marrakech, leur consacre aujourd’hui une exposition sous le double angle botanique et artistique.
Formes simples, figures fractales, couleurs éteintes, sourdes ou éclatantes, gangues épineuses, duveteuses, hirsutes ou cireuses, organes charnus, veloutés, architectures extravagantes, les cactées et plantes succulentes sont un objet de fascination depuis des siècles.
L’esthétique propre aux cactées a fasciné de nombreux artistes, notamment au début du XXe siècle et particulièrement dans l’entre-deux-guerres. Leur originalité, parfois évocatrice, a fait des cactus et autres plantes succulentes des figures transgressives et inspirantes pour les architectes, photographes, designers mais aussi des artistes et créateurs ou encore des réalisateurs qui peuplèrent leurs décors de leur graphisme iconique.
Peu de familles de plantes ont été l’objet de tant de transpositions artistiques. En accumulant eau et minéraux dans leurs tiges les cactus développent des formes rondes que les cires protectrices déposées sur leur épiderme rendent lisses et brillantes. Leurs lignes et courbes charnues, ainsi que la rigidité de leur port, ont inspiré les artistes qui en ont exprimé la sensualité. D’autres choisissent la bizarrerie de leurs ports pour en faire des sujets de nature morte.
L’exposition en offre un large aperçu faisant dialoguer des œuvres aussi différentes qu’un film d’Eisenstein, un porte-manteau Gufram et un dessin réalisé par David Hockney sur iPad ! À l’occasion de l’exposition, le NMNM a invité le photographe Philippe Chancel à travailler sur les jardins de la Riviera. Cette commande a abouti à une centaine d’images au croisement de la photographie d’auteur et de l’art contemporain : paysages au lyrisme un peu étrange, photographies nocturnes de jardins luxuriants, « portraits de cactus » en noir et blanc évoquant Karl Blossfeldt, images surréalistes générées grâce à l’IA à partir d’extraits d’Aldous Huxley, etc. En multipliant les approches, Philippe Chancel rend justice aux mille et une formes des cactus et autres plantes succulentes.

- Bernard Plossu, Le Planton de Monaco, 1976 © Bernard Plossu
© Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist.GrandPalaisRmn / Hervé Véronèse,
Service presse NMNM -