Saint-Tropez. Une artiste chez les néo-impressionnistes...
Le musée de l’Annonciade présente cet été, une exposition monographique consacrée à l’artiste Lucie Cousturier (1876- 1925), à l’occasion du centenaire de son décès. Peintre encore méconnue du grand public, elle a pourtant été une figure importante du cercle des néo-impressionnistes.

Une soixantaine de peintures à l’huile et d’œuvres sur papier retrace le parcours de cette artiste peintre, écrivaine engagée et militante anticolonialiste. Sa peinture reflète sa vie et ses lieux de vie : les toits de Paris, le Bois de Boulogne, les paysages de Provence. Elle trouve ses sujets autour d’elle : son fils François né en 1901, les membres de sa famille, ses amis, les natures mortes et les bouquets de fleurs. Ses autoportraits démontrent ses explorations plastiques et révèlent sa maîtrise picturale expérimentée au sein de l’atelier de Paul Signac, dont elle est élève.
Benjamine du groupe néo-impressionniste, elle expose chaque année, de 1901 à 1921, au Salon des Artistes Indépendants à Paris aux côtés de son mentor Paul Signac, Maximilien Luce, Henri- Edmond Cross, Charles Angrand, Théo van Rysselberghe. En 1907, l’artiste présente sa première et unique exposition personnelle à la galerie Eugène Druet, saluée par la critique. Son style évolue au fil du temps. Elle donne plus de vigueur à ses coups de pinceau, opposant des touches fragmentaires plus larges, plus dynamiques s'apparentant à des carrés s'émancipant des petits points de couleur du divisionnisme.
Son voyage en Afrique de l’Ouest dans les années 1921-1922 marque un tournant dans son œuvre faisant la part belle à l’aquarelle et aux œuvres sur papier. Elle travaille toujours sur le vif mais la technique de l’aquarelle lui permet de s’exprimer de manière encore plus instantanée. Cette anti-conformiste se fera également connaître par son engagement en faveur de l’émancipation des peuples noirs, témoignant d’un intérêt encore rare à l’époque dans certains milieux pour les réalités africaines.
La majeure partie des œuvres de Lucie Cousturier sont aujourd’hui dans des collections particulières mais l’exposition bénéficie de prêts exceptionnels notamment du musée d’Orsay, du musée de Grenoble ou du musée Regards de Provence à Marseille.

- Pin au bord de la mer, coll. De Palmas ©Thomas Fontaine -