L’industrie du vêtement. Son impact environnemental…
commence bien avant l’assemblage.
Au-delà de l’étiquette - en utilisant une méthodologie approuvée par la Commission européenne, Glimpact révèle que 75 % de l’impact des vêtements provient de sources non liées au carbone. Cela met en lumière le rôle majeur des matières premières et de la teinture (plutôt que de l’emballage ou du carbone) dans l’empreinte environnementale, et comment cela peut souvent induire les consommateurs en erreur.

- photo © Taguelmoust -
Glimpact, première plateforme d’analyse de l’impact environnemental systémique global des produits et des organisations, a publié aujourd’hui une nouvelle étude évaluant le véritable coût écologique des vêtements issus de grandes marques, dont Patagonia, Reformation, H&M, Ralph Lauren et Alo Yoga. Les résultats remettent en question les idées reçues sur la durabilité dans la mode, révélant que les émissions de carbone ne représentent que 23 % de l’empreinte environnementale d’un produit type.
En utilisant la méthode Product Environmental Footprint, Glimpact a évalué plus de 100 articles vestimentaires selon 16 catégories d’impact environnemental. Parmi celles-ci : la pollution particulaire, l’épuisement des ressources fossiles et la consommation d’eau, qui représentent ensemble plus de 75 % de l’empreinte totale d’un produit textile.
Parmi les conclusions les plus marquantes :
- Le sweat à capuche Tessa de la marque Reformation, fabriqué à 100 % en coton biologique, présente l’impact environnemental le plus élevé parmi les sweats pour femmes testés. Il dépasse celui du Accolade Hoodie d’Alo Yoga (qui ne revendique aucune démarche durable) et du Fitz Roy Icon Uprisal Hoody de Patagonia, entièrement composé de matériaux recyclés.
- L’emballage et la distribution, souvent mis en avant dans les stratégies ESG, représentent moins de 7 % de l’impact total moyen d’un produit.
- Les matières premières et la fabrication contribuent à plus de 90 % de l’impact environnemental d’un produit, en faisant les cibles les plus efficaces pour des actions durables.
L’étude met en lumière la complexité des choix de matériaux. Par exemple, changer simplement la source de coton utilisée dans le sweat Reformation pourrait réduire son empreinte de jusqu’à 40 %. De même, modifier les procédés de teinture, un point névralgique de l’impact, pourrait réduire de plus de 10 % l’empreinte du sweat de Patagonia.
La société a également analysé des pantalons pour hommes de différentes marques. Le pantalon droit en lin et coton de Ralph Lauren présente une empreinte environnementale plus faible que le jean de Patagonia et le chino Slim Fit de H&M, grâce aux propriétés à faible impact du lin et à l’utilisation par la marque de procédés de teinture à faible impact.
« Le carbone n’est que la partie émergée de l’iceberg. Les résultats de notre étude montrent que les marques investissent massivement dans des emballages recyclés et des compensations carbone, tout en ignorant que 90 % de leur impact est déjà déterminé avant même que le produit ne soit assemblé. Si nous ne mesurons pas de manière rigoureuse et ne concentrons pas nos efforts sur ce qui compte vraiment - l’origine des matières premières, la teinture, le choix des fibres - nous ne résoudrons jamais la crise environnementale, qui ne se limite pas au climat. », déclarait Christophe Girardier, PDG de Glimpact.
Ces résultats interviennent à un moment crucial, alors que le règlement européen sur l’écoconception des produits durables s’apprête à imposer des évaluations produits fondées sur la méthode PEF. Ces mesures pourraient influencer les politiques commerciales futures ainsi que les normes d’étiquetage environnemental.