Montauban. Entre frog et brume au Musée Bourdelle...
Le musée Ingres Bourdelle présente, jusqu’au 18 mai, l’exposition Monet-Debré, « Entre Fog et Brume » dans le cadre de l’opération nationale « 100 œuvres qui racontent le climat » organisée par le musée d’Orsay. Cette exposition est l’occasion pour le musée de mettre en lumière les liens entre art et environnement.
- Claude Monet, Londres, le Parlement, musée d’Orsay
© GrandPalaisRmn / Hervé Lewandowski -
La toile de Monet, silhouette irréelle et fantomatique, dépeint le Parlement de Londres comme une apparition éthérée. L’architecture de pierre semble se dissoudre dans une brume dense où ciel et eau se confondent, dominés par des tons de mauve et d’orangé, appliqués en touches fragmentées pour rendre la densité de l’atmosphère brumeuse.

- Olivier Debré, Ocre de Touraine. Montauban, musée Ingres Bourdelle
© Musée Ingres Bourdelle / Jean-Jacques Ader -
En face, l’œuvre d’Olivier Debré présente une peinture fluide et transparente, ponctuée de touches audacieuses et épaisses qui évoquent l’air, l’eau, la lumière et de vastes espaces, ceux de la Touraine et des bords de Loire, régions qui ont marqué le travail de ce grand nom de l’abstraction contemporaine. Ces deux tableaux, l’un représentant un fleuve urbain et l’autre un fleuve sauvage, nous offrent deux atmosphères contrastées : l’une citadine et vaporeuse, l’autre poétique et lumineuse. Ensemble, ils interrogent la beauté fragile de la nature, aujourd’hui menacée par le changement climatique. L’exposition invite ainsi à réfléchir à l’avenir des fleuves européens, confrontés aux défis du tourisme et de la pollution. Cette évocation résonne particulièrement à Montauban, où le Tarn serpente au pied du musée Ingres Bourdelle, symbolisant la réalité locale face aux enjeux environnementaux globaux. CQFD !
- Le samedi 5 avril, le musée accueillera deux spécialistes du changement climatique pour une conférence mettant en lumière les liens entre l’art et notre environnement en mutation. A travers une approche croisée, le Français Davide Faranda et l’Américaine Lea Anna Albright dévoileront comment les changements atmosphériques et les brouillards de pollution causés par la révolution industrielle ont modifié l'environnement optique des artistes du 19e siècle et donc leur façon de peindre. Cette conférence offrira un éclairage sur la façon dont l’art peut éveiller les consciences face à la crise environnementale que nous traversons.